Malgré un marché difficile, impacté par l’actualité géopolitique et économique et par des changements dans les rapports au travail, l’ensemble des fonctions du marché des cadres restera en tension.  C’est ce que prévoit Robert Walters dans son étude annuelle sur les rémunérations des professions cadres en 2024. Les salaires dans l’informatique et le digital n’échapperont pas à la règle, mais ils progresseront de façon plus modérée. L'an prochain, une hausse de 7% est attendue en moyenne, bien au deçà des 19% enregistrés en 2023 sur la fiche de paye des professionnels IT. Le cabinet précise que 70% des entreprises du secteur IT et digital envisagent d’augmenter leurs collaborateurs.  De leur côté, 52% des professionnels des technologies s’attendent à des payes plus élevées d’ici l’an prochain.

A l’instar des années précédentes, les salaires 2024 seront tirés vers le haut en raison d’une demande de plus en plus forte en compétences data et cybersécurité. De ce fait, les consultants cyber feront partie des grands gagnants de l'année 2024 en termes de rémunération, avec un salaire allant de 70 000 € à 80 000 € annuels bruts pour un profil ayant entre 5 et 10 ans d’expérience. Dans ces professions, les profils revendiquant 10 à 15 ans d’expertise verront leur salaire osciller entre 90 000 € et 105 000 € brut par an, et au-delà avec plus de 15 années dans la fonction.

Les salaires 2024 des top managers de l'IT affichent des niveaux supérieurs à 2023. (Source: Robert Walters) 

Des recrutements marqués dans 3 spécialités phares

Autres profils concernés par une revalorisation salariale, les datascientists devraient afficher une paye allant de 70 000 € jusqu’à 100 000 € bruts par an avec 5 à 10 ans d’expertise, et jusqu’à 115 000 € pour 10 à 15 ans. Les salaires des professionnels lead dans les data encore plus hauts se situeront entre 85 000 et 125 000 euros pour la fourchette basse et au-delà de 130 000 € annuels pour la fourchette haute. Robert Walters évoque également des recrutements en hausse dans trois disciplines numériques phares : les architectes IT, (cloud, cyber, data), les directeurs de plateformes ainsi que les responsables des technologies de données. Le tout, marqué par l’arrivée de candidats ouverts au freelancing de plus en plus tôt.

Dans les sciences des données, les profils expérimentés se détachent dans la grille des salaires 2024. (Source: Robert Walters)

Vers une montée de  l'IA sur le marché de l'emploi

Dans ce contexte les entreprises devront porter une attention particulière au top et au middle management, prévient Robert Walters dans son analyse. A cela s’ajoute la montée sur le marché du travail de l’intelligence artificielle qui continuera d’évoluer et de générer des emplois. Ces technologies semblent être accueillies avec optimisme par les cadres. 79% d’entre eux déclarent ne pas être inquiets face à elles et plus de la moitié d’entre eux y voit même l’opportunité d’améliorer leur productivité, en automatisant les tâches à faible valeur ajoutée par exemple.

Outre son intérêt opérationnel, l’IA pourrait devenir pour les entreprises un véritable outil de prévision des démissions des collaborateurs, une information précieuse quand on sait que 32 % des cadres préfèrent partir que de se confronter ou exprimer leur désaccord. « L'IA permettrait aux managers, échaudés par les récents phénomènes de grande démission, de porter un autre regard sur le positionnement des collaborateurs », avance Robert Walters, dans un communiqué. Une façon de savoir si les employés occupent le meilleur poste au regard de leurs compétences et d’identifier les leviers qui les réengageraient.