Ce jeudi 2 octobre (*), Eben Numérique tenait son conseil d'administration, la pause de 12 à 14 heures étant réservée à une conférence de presse. Juste avant cette conférence, Silvano Trotta ancien président de la Ficome prévenait les journalistes qu'il avait fait porter à Eben, ce matin même par huissier de justice, une assignation. Motif ? Faire annuler sa destitution en tant qu'administrateur, membre du bureau, vice-président en charge des télécoms en réclamant 500 000 euros de dommages et intérêts et 10 000 euros pour frais de justice (**).

A 12h 20, interrogé par notre confrère Distributique.com, Eben démentait avoir reçu une procédure en justice de l'ancien président de la Ficome, ni ce matin, ni avant. Surtout, André Vidal affirmait, texte à l'appui, que Silvano Trotta avait démissionné, le 29 juin dernier à 12h31 par mail à en tête de sa société Atelio. Nous avons vu ce texte et la phrase « je souhaite démissionner ». Alors, démission ou pas démission ?

Un licenciement dans son dos

Silvano Trotta nous explique que son départ est du au licenciement, dans son dos (alors qu'il était vice-président d'Eben) de Guy Têtu le délégué général et Isabelle Fouché, la responsable administrative. Licenciés pour leurs liens avec lui. Silvano Trotta a mis sa démission en jeu car, « si c'est moi le problème, je préfère démissionner ».

Deux licenciements de permanents qu'André Vidal justifie autrement. Les deux permanents étaient largement payés, 150 000 euros à deux (chargés). Et Silvano Trotta leur a fait attribuer une prime équivalente. Ces salaires élevés étaient le fond du problème. « Ce n'est pas un jugement sur leurs compétences ou leur qualité mais une décision pris pour la pérennité de l'organisation », souligne André Vidal. Sur la compétence de Guy Têtu, André Vidal affirme qu'elle était dans le domaine juridique et que cette compétence est désormais assurée en interne.

La gendarmerie est saisie

Fin du volet juridique ? Pas du tout, Eben Numérique lors du conseil d'aujourd'hui  a déclenché plusieurs procédures juridiques (plaintes avec constitution de parties civiles) pour diffamation. La gendarmerie est saisie pour démasquer les auteurs de mails jugés diffamatoires (mails et pseudos sur le Forum de Distributique.com). Les membres du conseil recevant également des mails avec des « allégations et menaces diffamatoires ».  « Nous voulons trouver réparations aux préjudice subis » souligne André Vidal. « Cette affaire a pris de telles proportions que nous devons répondre » ponctue Frédéric Decard, vice -président chargé de la commission numérique et télécoms.

Le président d'Eben explique avoir reçu le soutien unanime de son conseil (34 membres) étant lui-même personnellement attaqué sur son train de vie. « Les comptes de la Fédération sont contrôlés par un trésorier, un expert comptable et un commissaire aux comptes et les membres du conseil sont informés ».

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« Par ailleurs, martèle André Vidal, on a pu lire des accusations de spoliation. Il faut rappeler les faits. Dans ce rapprochement, la Ficome a disparu, on a oublié de le dire, la Feb aussi. Les deux conseils d'administration ont voté les deux disparitions pour faire naître une nouvelle organisation, Eben... Les deux organisations ont transféré des actifs vers Eben»

Dans ce climat, André Vidal convient que le redémarrage est un peu délicat, mais les commissions se remettent au travail avec chacune des chantiers importants. Elles sont cinq : fournitures de bureau, papeterie, mobilier de bureau, informatique, systèmes d'impression, numérique et télécoms (dont les ex Ficome). Certains dossiers comme la formation sont traités de manière transverse.

Enrichir la convention collective

Dans la longue liste des dossiers ouverts on note le SAE. Eben va reprendre son bâton de pèlerin et faire le tour des ministres concernés et la loi LME, le cauchemar des adhérents. La commission informatique travaille sur la convention collective Eben (la 32 52) pour l'enrichir, la distinguer de celle du Syntec et l'adapter à plus de qualifications. Elle va également travailler le sujet des encours, manifestement très sensible dans la profession.

Celle du numérique et des télécoms, animée par Frédéric Decard, s'active sur le cloud, le piratage et la transmission d'entreprises. Le monde de l'impression souhaite mieux former ses forces de vente et bâtir des ratios d'évaluation des entreprises du secteur. Très pugnace (il a raison, il parlait en dernier !), le vice-président de la commission mobilier de bureau veut engager des procédures contre les contre facteurs qui sévissent dan son métier. Il s'indigne des publicités mensongères et des confrères qui ne respectent pas l'éthique du métier.

Eben aimerait repartir du bon pied, mais il faut conduire deux chantiers en même temps, le juridique et le professionnel. Visiblement le premier perturbe encore beaucoup les esprits.

(*) Comme toujours, et surtout dans ce dossier, notre confrère Didier Barathon de Distributique.com a écouté les deux parties et donne leurs positions respectives.

(**) Silvano Trotta est représenté par Maître Lavergnas, Eben par le cabinet Delsol

 

 

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