Le marché du test applicatif a progressé de 17% en France en 2008, pour atteindre 600 millions d'euros en 2008, selon l'évaluation du cabinet d'études Pierre Audoin Consultants. D'ici à 2012, les perspectives de croissance du secteur sont en outre estimées à 10% par an. La progression sera tirée par les activités liées à l'externalisation, pour lesquelles PAC prévoit une hausse de 24% en 2009 (+30% en 2008). « Ce marché englobe l'ensemble de la sous-traitance en services effectuée autour du testing et de la qualification du système d'information [QSI] », explique Arnold Aumasson, senior consultant pour PAC France et auteur de l'étude. Cela comprend le conseil, l'intégration et la réalisation [assistance technique, forfait], ainsi que l'externalisation qui inclut la tierce recette applicative. Tests de charge et de performance, tests de non régression et fonctionnels Les services couvrent trois catégories de tests, rappelle Arnold Aumasson. D'abord, les tests de charge et de performance qui permettent de vérifier « que le système supporte une activité intense sur une longue période, sans dégradations des performances et des ressources applicatives ». Ensuite, les tests de non régression destinés à « vérifier que la nouvelle version d'un logiciel fonctionne de la même manière que la version précédente et que les évolutions n'amènent pas de mauvais fonctionnement ». Enfin, les services fournis comprennent aussi les tests fonctionnels qui servent à vérifier la conformité aux spécifications fonctionnelles et aux besoins des utilisateurs. « Certains types de tests restent exclus du périmètre car ils sont liés au développement, précise l'analyste de PAC. C'est le cas des tests unitaires et d'assemblage qui restent du ressort de l'équipe de développement et ne peuvent pas être confiés à une équipe tierce. » Le test est devenu une filière à part entière [[page]] Selon Arnold Aumasson, la démarche de test est de plus en plus indépendante du processus de développement d'applications et le marché est en complète structuration. Il y a quelques années, le test était la variable d'ajustement du développement. Mais avec la criticité croissante des systèmes d'information, la donne a changé. « En cas de dysfonctionnement, l'entreprise sait qu'une interruption du système d'information peut lui être préjudiciable tant en termes de gestion, que de relation client et d'image, rappelle l'analyste. Le test permet de limiter ces impacts. Les entreprises se sont donc structurées pour faire du test une filière à part entière au sein de laquelle on propose maintenant des plans de carrière. C'est devenu un métier. » Dans cette perspective, il entrevoit donc un réservoir de croissance énorme dans ce secteur. « De plus en plus souvent, pour des questions de pilotage des ressources, ou bien en dehors des périodes de développement, l'entreprise sous-traite les tests à des acteurs qui ont élaboré des méthodologies sur lesquelles ils ont capitalisées. A fortiori maintenant que l'activité est mieux comprise. » D'un point vue sectoriel, l'étude constate que les secteurs bancaire et télécoms représentent à eux deux la moitié du marché. Les banques, par ailleurs « au ralenti dans leurs investissements IT devraient afficher des dépenses en hausse de 9% par an en moyenne entre 2008 et 2012 », prévoit l'analyste de PAC. Des offres packagées, du conseil à l'externalisation [[page]] Pour répondre à la demande, les SSII ont élaboré des offres packagées qui démarrent en amont avec le conseil et vont jusqu'à l'accompagnement des entreprises dans l'externalisation de l'activité en France ou vers des pays à bas coût, décrit l'étude de PAC. Des prestataires de services plutôt bien perçus par leurs clients. Sur 300 responsables informatiques interrogés en début d'année par PAC, 87% se sont déclarés satisfaits de leurs fournisseurs. Parmi les principaux représentants du marché figurent des acteurs comme Cap Gemini, Atos, Sopra, Logica ou Steria. Il s'agit toutefois d'un secteur disparate sur lequel on trouve plusieurs catégories d'intervenants, précise l'analyste de PAC. En dehors des acteurs qu'il qualifie de généralistes, il distingue des « industriels » qui ont « des capacités de centres de services en France et qui peuvent donc proposer des coûts agressifs à des clients matures ». Parallèlement, il existe aussi des spécialistes qui se positionnent plutôt en amont du projet. « On est alors plus proche des métiers du conseil, avec des clients moins matures ». Il cite des sociétés telles que Map (division d'Altran), Optium, Oresys ou Acial, notamment. Enfin, on voit aussi une nouvelle catégorie de spécialistes à bas coûts : « Typiquement, les SSII indiennes qui souhaitent entrer sur le marché français », complète Arnold Aumasson.