Avec cette dernière mise à jour d'Enterprise Manager, Oracle franchit un pas supplémentaire pour aider les entreprises à mettre en place leurs propres clouds privés. Sa solution met à profit les systèmes et les logiciels de la firme et même des produits non-Oracle. « Notre objectif est de permettre aux entreprises de choisir n'importe quelle plateforme et de la proposer comme un service », a déclaré Sushil Kumar, vice-président de la stratégie produit et du développement commercial.

La Release 3 d'Enterprise Manager 12c comporte des fonctionnalités inédites de workflow et des connecteurs permettant de gérer des produits et des systèmes Oracle supplémentaires. À l'origine, Enterprise Manager a été créé pour déployer et gérer des groupes de bases de données de la firme de Redwood. Mais au fil des années, l'éditeur a élargi les capacités de son logiciel, lui permettant de prendre en charge les solutions Application Server et des logiciels tiers de Microsoft et autres, par le biais de plug-ins et de connecteurs. Aujourd'hui, Enterprise Manager Extensibility Exchange, une sorte d'App Store pour le logiciel, propose plus de 135 add-ons pour les programmes de tierce partie.

En plus de faciliter le déploiement et la gestion des logiciels, Enterprise Manager comporte également un certain nombre d'indicateurs pour mesurer la santé opérationnelle, sur la base d'informations recueillies par des agents installés sur le serveur où se trouve le logiciel placé sous surveillance. Pour aider les entreprises à mettre en place des services cloud à usage interne, Oracle a ajouté des fonctionnalités à Enterprise Manager. Dans cette version, les fonctions de reporting pour la facturation ont été renforcées. Les entreprises qui font tourner des clouds internes ont parfois besoin de facturer différemment leurs départements en fonction de l'usage qu'ils font du cloud. Les éditions précédentes pouvaient déjà fournir des rapports d'usage par processeur, quantité de stockage, requêtes de base de données et autres paramètres. Cette version permet aux entreprises de créer leurs propres rapports d'usage en fonction d'autres paramètres fournis par le logiciel, lesquels peuvent être ensuite utilisés comme base pour la facturation interne.

Planification de tâches et création de PaaS sous Java

Un planificateur d'activité a également été ajouté. Celui-ci va permettre aux administrateurs de mettre en place des workflows pour automatiser des séries de tâches, par exemple la mise à jour d'un groupe de bases de données. « L'outil de planification de l'activité va permettre aux administrateurs de planifier, d'exécuter, de suivre et de générer des rapports sur les opérations à long terme », a déclaré Sushil Kumar. Le logiciel utilise les indicateurs de santé opérationnelle intégrés pour s'assurer que toutes les étapes d'un workflow donné ont bien été accomplies.

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Oracle Enterprise Manager Release 3 améliore également une fonctionnalité de la dernière version, à savoir la capacité de construire et de gérer un service PaaS basé sur Java. Dans la version précédente, les administrateurs devaient provisionner et coordonner différents serveurs WebLogic pour mettre en place ce type de service. La mise à jour permet de se passer de cette étape. « Dans un environnement physique, il fallait prédéployer le logiciel WebLogic sur les machines, et Enterprise Manager pouvait ensuite créer les domaines dynamiquement », a expliqué le vice-président de la stratégie produit et du développement commercial. Le domaine étant n'importe lequel des conteneurs logiques créés par WebLogic pour contenir les applications. « Il va un peu plus loin dans le sens où le prédéploiement du logiciel n'est plus nécessaire ».

Support d'Oracle 12c


Le logiciel offre également plus de support pour les systèmes Oracle. Il permet désormais aux administrateurs de contrôler plusieurs racks Exadata comme une entité unique. Pour la première fois également, il fournit un support complet au système d'analyse de données in-memory Exalytics. En plus de WebLogic, Enterprise Manager peut désormais travailler avec les autres serveurs d'applications d'Oracle, à savoir Glassfish (acquis par Oracle avec le rachat de Sun Microsystems) et Tuxedo (acquis avec le rachat de BEA Systems).

Enterprise Manager 12 Release 3 supportera aussi « pleinement » la dernière base de données Oracle 12c, comme l'a déclaré Sushil Kumar. Livrée le mois dernier avec un peu d'avance sur le calendrier, Oracle 12c dispose d'un certain nombre de fonctionnalités avancées, comme le multitenant par exemple. Le vice-président n'a pas voulu expliquer en détail comment Enterprise Manager 12c R3 allait travailler avec Oracle 12c, invitant à attendre l'annonce qu'Oracle doit faire dans quelques semaines. « Nous avons toutes les capacités pour soutenir Database 12c », a-t-il simplement déclaré, notamment celle de contrôler des locataires individuels dans la base de données, et celle de gérer Oracle 12c lui-même de la même façon dont il gère les versions antérieures de la base de données.

Interrogé sur la réticence manifestée par Oracle à donner plus de détails sur le support de sa dernière base de données par Enterprise Manager, Tony Baer, analyste principal d'Ovum, fait remarquer que, même si Enterprise Manager supporte officiellement la base de données, l'éditeur a peut-être encore besoin de peaufiner son travail afin d'être sûr que son logiciel de gestion fonctionnera avec la base de données dans tous les scénarios possibles. Une tâche ardue, selon l'analyste, compte tenu de la complexité de la nouvelle base de données et des nombreux scénarios de déploiement possibles.

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