Si l'on en croit Oracle, c'est le succès d'Exadata, son appliance associant étroitement serveurs de base de données et baies de stockage, qui l'a conduit à élaborer une version moins coûteuse. L'offre qui a été lancée hier par Mark Hurd, président de la société, avec l'ambition de toucher de nouvelles catégories de clients, en particulier dans les entreprises de taille moyenne (mid-market), combine elle aussi matériel et base de données, en s'appuyant sur le produit phare de l'éditeur, Oracle Database 11g Enterprise Edition, et en regroupant de 2 à 24 coeurs (avec un maximum de 192 Go de mémoire) et 12 To de stockage sur disques SAS. Elle démarre tout de même à 50 000 dollars, avec un processeur deux coeurs (contre 330 000 dollars pour le plus petit modèle d'Exadata).

Baptisée Oracle Database Appliance, cette solution « plug and go », comme l'a présentée Andy Mendelsohn, senior vice-président, responsable des technologies serveur, est en quelque sorte le produit d'entrée de la gamme Exadata ou celui qui y conduit. Doté de « toutes les redondances au niveau matérielle », il a vocation à consolider plusieurs serveurs de bases de données, à concurrence de sa capacité totale, en permettant à des entreprises de moindre taille de mettre en place rapidement et simplement une solution qu'elles n'auraient pas vraiment eu les moyens d'installer autrement. « Une entreprise pourra ainsi proposer le partage de ses données entre ses différents départements », a ajouté Andy Mendelsohn. Interrogé sur le type de traitements que l'appliance permet de gérer, il a indiqué que celle-ci convenait tout autant aux applications transactionnelles que décisionnelles (OLTP et datawarehouses). En revanche, il ne sera pas possible de combiner plusieurs de ces appliances. Pour les besoins nécessitant plus de 24 coeurs et plus de 12 To de stockage, Oracle préconise de passer alors à un modèle de la gamme Exadata.

Une tarification progressive des licences

L'autre aspect intéressant de l'offre est son modèle de tarification sur le logiciel. « Vous payez pour les licences pour ce que vous utilisez », pointe le responsable des technologies serveurs. Et si le client monte en puissance, il paye en fonction de ses besoins. « La mise en route de l'appliance est très aisée, de même que sa maintenance », a assuré de son côté Judson Althoff, vice-président, responsable des alliances et des réseaux au niveau mondial pour Oracle. « Nous avons voulu rendre les choses très simple pour le marché visé », a confirmé Andy Mendelsohn. Selon lui, il est possible de mettre la solution en service en deux heures. (.../...)

Illustration principale : l'Oracle Database Appliance (crédit : Oracle)


Andy Mendelsohn, senior vice-président, responsable des technologies serveurs d'Oracle, lors de l'annonce.
[[page]]
Côté logiciels, on trouve pratiquement le même assemblage de données que sur l'Exadata, a souligné Andy Mendelsohn. Outre la base de données, la partie logicielle réunit Oracle Real Application clusters (RAC), Oracle Linux et le logiciel Appliance Manager. Ce dernier propose, de façon préconfigurée, des fonctions d'auto-gestion de la base, ainsi que la détection et la correction automatique des situations de défaillance. Il déclenche aussi un appel téléphonique à Oracle si une intervention est nécessaire. La mise à jour de l'ensemble se fait en une seule opération.  

La Database Appliance loge dans un unique châssis 4U contenant deux serveurs sous Oracle Linux, chacun comportant deux processeurs Xeon six coeurs d'Intel X5675 et 96 Go de mémoire. Les deux serveurs sont connectés par un lien interne Gigabit Ethernet redondant et chacun propose à la fois une connectivité GbE et 10 GbE. La capacité de stockage brute de 12 To laisse 4 To de stockage utilisable pour la base après l'installation de la double réplication.

D'autres offres packagées à venir

Comme à son habitude, Oracle compare son offre à ce que pourrait offrir ses principaux concurrents, HP en l'occurrence, qui doit assembler les offres de différents fournisseurs pour proposer une solution équivalente. Il met surtout en évidence l'intérêt, pour le client, de s'adresser à un unique vendeur pour l'ensemble du support, quand, en face, l'offre concurrente nécessite le recours à plusieurs supports. « Nous allons essayer d'élargir nos marchés cibles avec des offres packagées combinant matériel et logiciel, afin que davantage d'entreprises puissent profiter de la technologie et permettre à ces clients de monter en puissance en s'appuyant sur ces offres », a conclut Mark Hurd en laissant entendre qu'Oracle pourrait réaliser d'autres innovations dans ce domaine. Le produit sera distribué par les partenaires déjà référencés.


Mark Hurd, président d'Oracle, lors de l'annonce par webcast de l'Oracle Appliance Database