Le PDG de Steria, François Enaud, a mis en avant la solidité du modèle de production de services intégré construit par sa SSII, lors de la présentation, ce matin à Paris, des résultats de son premier semestre. « Un modèle capable de résister à une pression sur les prix, dans une conjoncture un peu chahutée », a-t-il commenté. Le chiffre d'affaires du groupe recule pourtant de 8,3%, à 805,4 M€, par rapport aux six premiers mois de 2008. Mais à taux de change constant, la baisse se limite à 2,3%. Le dirigeant souligne la résistance de la marge opérationnelle sur le semestre, à 6,9% du chiffre d'affaires (7,1% l'an dernier), et la bonne gestion de la trésorerie, avec des ratios d'endettement « très raisonnables » fin juin et 380 M€ de liquidités. Le ratio de prises de commandes sur chiffre d'affaires s'établit à 1,12 au 30 juin, et la dette financière du groupe est ramenée à 240 M€, soit 100 M€ de moins qu'un an plus tôt à même époque. Steria insiste par ailleurs sur le succès de son intégration avec la SSII britannique Xansa, rachetée mi 2007. « Nous avons bénéficié d'une synergie de coûts qui atteindra 49,5 M€ fin 2009 », indique François Enaud. Les systèmes d'information de Xansa ont désormais migré vers ceux de Steria, ce qui permet de générer des synergies commerciales et de déployer le modèle offshore sur l'Europe. Le modèle intégré de production de services décrit par François Enaud a été répliqué à partir de l'organisation sans couture mise en place par Xansa avec ses équipes indiennes. « C'est un modèle totalement intégré où la ligne de partage entre onshore et offshore peut évoluer tout au long d'un projet ». Il ne s'agit pas seulement d'un modèle défensif sur les marges, mais aussi d'un modèle offensif, affirme le PDG de la SSII. La France signe un contrat d'infogérance globale avec SFR [[page]]Au Royaume-Uni (39,7% de l'activité de Steria), le chiffre d'affaires baisse de 2,1%, à périmètre et taux de change constants, mais devrait croître au deuxième semestre. « Nous sommes sur des opérations de plusieurs centaines de millions d'euros », précise le PDG de la SSII. Le chiffre d'affaires de la France (31,7% du total) recule de 4,2% et celui de l'Allemagne (14,6% du total), surtout axé sur le conseil, de 7,1%. A noter que Steria France a remporté, avant la fin du semestre, son plus gros contrat à ce jour, d'un montant de 100 M€ sur quatre ans. Signé avec SFR, il porte sur l'infogérance globale du système d'information de l'opérateur sur lequel Steria cherche à atteindre 30 à 40% de productivité sur les quatre ans. « La crise ne tue pas la dépense informatique, elle la rationalise, commente à ce propos François Enaud. Encore faut-il disposer de l'offre de transformation et de l'outil industriel pour la réaliser ». Dans le reste de l'Europe (CA en progression de 6,6%), les très bons résultats de Steria en Scandinavie compensent largement les fortes difficultés rencontrées en Espagne. L'offshore se développe moins rapidement qu'attendu en France Globalement, l'activité conseil et intégration de systèmes, qui représente 60% du chiffre d'affaires de la SSII, a progressé de 1,7% sur le semestre, tandis que l'activité infogérance et BPO (business process outsourcing) a reculé de 8,6%. Toutefois, Steria réalisant de plus en plus de contrats globaux, l'équipe de direction explique qu'il est quelquefois difficile de répartir strictement les chiffres d'affaires entre les deux pôles d'activités. Sur les recrutements, comme prévu, la SSII a « ajusté sa capacité de production à la réalité de ses projets ». En France, tous les départs n'ont pas été remplacés et les embauches ont été beaucoup plus sélectives. L'effectif a été réduit de 140 personnes. Et même en Inde, il a baissé de 160 postes, ce qui n'était pas prévu il y a six mois. Avec la montée en charge des inter-contrats en début d'année, l'offshore s'est développé moins rapidement qu'attendu en Europe (alors qu'il a augmenté au Royaume-Uni). Les clients français n'ont pas poussé vers l'externalisation, explique Steria. A noter qu'il n'y a pas eu non plus de contrats de BPO signés en France ce semestre. Evoquant les programmes de réduction de coûts, François Enaud a tenu à rappeler qu'il y avait trois domaines sur lesquels Steria avait décidé de ne pas faire d'économie. « Premièrement, nous ne baissons pas les dépenses de réflexion stratégique car il faut avoir une bonne analyse de la qualité du portefeuille, explique-t-il. Deuxièmement, pas d'économie non plus sur le commercial. Tous nos commerciaux sont allés en Inde pour comprendre le modèle hérité de Xansa. Enfin, nous ne réduisons pas la communication. »