La plateforme de Sun pour les architectures orientées services (SOA) passe en version 6. A cette occasion, Java Caps (pour Composite application platform suite) s'enrichit d'une suite de gestion des données de référence (MDM, master data management) et d'un moteur de corrélation des événements (technologie généralement désignée par CEP, pour complex event processing, et que Sun nomme IEP, pour intelligent event processor). La suite de MDM constitue un sous-ensemble de la suite Java Caps : elle peut être souscrite indépendamment. Il ne s'agit, précise Xavier Gérard, responsable de l'offre SOA chez Sun France, « ni d'un rachat ni d'un partenariat, mais d'un développement interne ». La suite s'appuie tout de même sur un composant hérité de SeeBeyond pour l'extraction et le chargement de données. Sun lui a ajouté « des couches d'orchestration, pour collecter et propager les données de référence, des fonctions de qualité et de nettoyage des données, mais aussi une vue unique des clients, à l'aide d'un moteur de 'matching' qui permet de retrouver le nom de quelqu'un en temps réel ». Ce dernier élément, précise Xavier Gérard, est en production en Grande-Bretagne, dans le cadre du projet de gestion de la santé : « cela concerne 60 millions de patients, pour un temps de réponse inférieur à la seconde ». Du BAM à la gestion des événements complexes L'IEP est quant à lui une évolution du module de BAM (Business activity monitoring, supervision de l'activité métier) de Java Caps. Le premier rôle d'un outil de BAM est d'établir un tableau de bord regardant le fonctionnement d'une application. Mais la multiplication des événements à superviser impose un certain automatisme, tant pour corréler ces événements que pour prendre des décisions en fonction de leur occurrence. [[page]]C'est le rôle des outils de type CEP, qui surveillent les événements, et peuvent aussi bien envoyer des alertes que lancer des processus. IBM, Oracle, BEA, Tibco ou Progress ont tous déjà inclus des offres de CEP dans leurs solutions SOA. Sun dit s'être « dans un premier temps concentré sur les performances du moteur ». Glassfish et OpenESB comme briques de base Cette version 6 de Java Caps démontre aussi clairement la façon dont Sun infuse ses technologies et ses standards dans la suite héritée de SeeBeyond, pourtant « la première certifiée J2EE en 2003 », comme le rappelle Xavier Gérard. Pour son exécution, Java Caps repose en effet sur deux éléments majeurs réalisés par Sun en Open Source : le serveur d'applications Glassfish et le bus de services d'entreprise Open ESB. Ce dernier marque aussi l'apparition de JBI (Java Business Integration) dans Java Caps, un protocole présenté en 2005 au moment du rachat de SeeBeyond, et implémenté depuis dans plusieurs ESB Open Source. Pour Xavier Gérard, l'arrivée de JBI ne devrait pas perturber les développeurs. « Cela offre simplement une flexibilité supplémentaire, dit-il, et cela répond à une volonté de standardiser encore plus les solutions. » L'ensemble de l'offre n'est toujours pas gratuite ; la vision du patron de Sun, Jonathan Schwartz, mettra un certain temps à s'accomplir. Plusieurs éléments sont toutefois disponibles d'ores et déjà en Open Source, et Sun a lancé, pour soutenir son offre de MDM, une nouvelle communauté d'utilisateurs et de développeurs, Mural.