Sur les 22 milliards d'euros du plan de soutien au financement des PME, décidé le 2 octobre dernier par le gouvernement français, 8 milliards d'euros doivent être débloqués dès aujourd'hui. C'est ce qu'a annoncé François Fillon mardi dernier, lors d'une rencontre à Marly-le-Roi (Yvelines) avec 150 PME de croissance, membres du Comité Richelieu (association française des PME de haute technologie, à l'origine du Pacte PME). Les fonds de cette première tranche proviennent de la collecte du livret de développement durable ou LDD (ancien Codevi). Le Premier Ministre a indiqué que 9 autres milliards seront disponibles le 15 octobre prochain, en provenance du livret d'épargne populaire (LEP), et que la totalité des fonds prévus dans le cadre de ce plan de soutien sera mise à disposition dans deux semaines. Rappelons que cette initiative vise à « prévenir les risques d'assèchement du crédit provoqués par la crise financière internationale ». Oséo dispose de moyens renforcés En dehors des LDD et LEP, les fonds viendront de la Caisse des dépôts et consignations et de l'établissement financier public Oséo, qui soutient l'innovation des PME et dont les moyens viennent d'être renforcés. La capacité de prêt d'Oséo a été accrue de 50% (par le biais de la Caisse des dépôts) et sa capacité à garantir les prêts bancaires a été relevé de 2 milliards d'euros. François Fillon a précisé qu'un système de contrôle sera mis en place, par l'intermédiaire des banques, pour s'assurer que les fonds débloqués seront intégralement consacrés aux petites et moyennes entreprises. Rappelons que, parallèlement, la Banque européenne d'investissement (BEI) a également mis 30 milliards d'euros à la disposition des banques pour financer des PME européennes. Les propositions du Comité Richelieu pour que le plan d'aide atteigne son but [[page]] Afin que ce plan d'aide au financement lancé par le gouvernement français atteigne son objectif, le Comité Richelieu a formalisé plusieurs propositions. L'association suggère que les établissements bancaires signent un Pacte PME pour s'assurer que les crédits bénéficient aux bons destinataires. Elle propose aussi qu'Oseo puisse prêter en direct aux entreprises innovantes. L'organisation rappelle également l'importance d'ouvrir davantage les marchés publics de l'Etat aux PME et pousse à renforcer le programme Passerelle (qui facilite le test de produits innovants par les grandes entreprises). « Les PME ne doivent pas supporter la trésorerie des autres », souligne le Comité Richelieu, qui demande d'appliquer les réductions des délais de paiement et de raccourcir les délais de versement des aides publiques. Il souhaite par ailleurs que les allégements de charges sociales dont bénéficient les JEI (jeunes entreprises innovantes) puissent s'appliquer à toutes les PME innovantes et pas seulement aux « jeunes » entreprises. Enfin, l'association propose d'alléger les contraintes d'utilisation des 600 millions d'euros des FCPI (fond commun de placement dans l'innovation).