L'éditeur Salesforce.com, le champion de la gestion de la relation client (CRM en anglais) en ligne, intègre toutes les applications hébergées de Google à sa plateforme Force.com qui accueille 800 applications développées par 460 partenaires. L'ajout de Google Data API au métalangage APX permet à ces partenaires, via AppExchange, d'intégrer à leurs propres développements la bureautique partagée de Google (traitement de texte, tableur), Gmail, Google Talk et l'application calendrier. Cette annonce fait suite à celle d'avril, lorsque Salesforce.com avait intégré la bureautique en ligne de Google à sa propre application de CRM. Salesforce.com donne comme exemple de l'intérêt de Google Data API le cas de l'éditeur de PGI Coda. Ce dernier a fait la démonstration d'une récupération automatique de données contenues dans le tableur Google par Coda2go, sa solution financière en ligne. Les données du tableur viennent s'insérer dans le module de paiement de Coda. Quatre cumulo-nimbus dans le 'cloud computing' Cette annonce traduit l'inflexion de la stratégie de Salesforce.com qui étend son activité de logiciel en ligne à celle de plateforme en ligne. Un élargissement du spectre que le PDG de Salesforce.com qualifie de Web 3.0. Marc Benioff identifie quatre cumulo-nimbus dans le 'cloud computing' du Web 3.0. Outre sa société et Google, il cite Amazon, avec son Amazon Elastic Compute Cloud (EC2) et son Simple Storage Service (S3), ainsi que Facebook. Parmi eux, Salesforce.com est le seul à se focaliser sur les entreprises et leurs applications. Ces quatre 'pure players' ne sont pas assis entre deux chaises contrairement à IBM, Microsoft, Oracle, HP/EDS, Sun et d'autres comme EMC. Ceux-là, à entendre Marc Benioff, restent viscéralement liés à l'architecture client-serveur et ne s'intéressent aux logiciels en ligne que par opportunisme. A l'assaut d'IBM Lotus Notes [[page]]Salesforce.com poursuit sa progression en promettant des outils de migration pour s'attaquer aux 140 millions d'utilisateurs qui utilisent encore IBM Notes. Contrairement à l'alternative proposée par le couple Microsoft/Exchange, le projet de Force.com permettrait de conserver les applicatifs développés sous Notes. Il reste que le premier défi des champions du "en ligne" comme SalesForce.com, Google et Amazon est de convaincre les futurs clients. Au-delà de la crainte de la nouveauté, il faut les rassurer sur la sécurisation et la garantie d'accès à leurs données, leur faire envisager de quitter des applicatifs dont on connaît déjà les défauts, et, enfin et surtout, les amener à envisager de s'en remettre pieds et poings liés à un fournisseur vital pour la survie de l'entreprise tout entière. Une architecture d'avenir malgré les risques qu'elle présente L'arrêt, en avril, de la messagerie Gmail pendant 30 minutes, ou les quelques interruptions de services dont a déjà pâti l'application Salesforce sont la preuve concrète que le pire cauchemar d'un DSI peut devenir une réalité. Google, malgré ses efforts techniques...[[page]] et l'annonce de plus de 200 grandes sociétés en phase d'évaluation, ne parvient toujours pas à engranger des clients. Toutefois, CapGemini, partenaire de Google pour séduire les grands comptes, se dit sur le point d'annoncer une signature. Et Salesforce.com ne peut pas titiller le milliard de dollars de chiffre d'affaires sans plus de 43 000 clients satisfaits. Les points forts du "en ligne" indiquent bien qu'il s'agit d'une architecture d'avenir. La mutualisation des ressources d'immenses datacenters est la seule issue pour supporter des montées en puissance rapides quasi-instantanées. Elles préfigurent un accès aux ressources informatiques comme on reçoit l'électricité aujourd'hui. La métaphore s'étend au point crucial du coût. Forrester Research estime ainsi que le prix de revient de 400 $ d'un serveur opérationnel en entreprise tombe à 70 $- 150 $ en optant pour l'EC2 d'Amazon. L'économie saute d'autant plus aux yeux que les fournisseurs en ligne facturent leurs services à l'usage effectif et non sur un abonnement mensuel.