A première vue, les résultats annuels de Microsoft ont tout pour plaire. L'éditeur affiche pour son quatrième trimestre fiscal un chiffre d'affaires de 15,84 Md$, un peu au-delà de ce que prévoyaient les analystes, tandis que le gain par action se situe juste à la lisière de ce que le marché attendait (46 cents par action, contre 47 cents). Pour l'année, le CA dépasse les 60 milliards, soit une hausse de 18% par rapport à l'année fiscale 2007. Et alors que les analystes attendaient 60,24 Md$, Microsoft affiche 60,42 Md$. Ce qui vient gâcher la fête, c'est la rentabilité de la division des services en ligne (OSB, Online services business) : son CA a certes monté cette année de presque 32% à 3,2 Md$, mais la perte opérationnelle a elle doublé, pour s'établir à 1,23 Md$ ! Etant donné la bonne santé des autres divisions de Microsoft, cette contre-performance pourrait passer pour un aléa normal. La division Client (les systèmes d'exploitation pour PC, autrement dit Vista) affiche ainsi un résultat d'exploitation de 13 Md$ pour un chiffre d'affaires de 16,8 Md$ - soit une marge brute de 77,4%... Microsoft Business Division, qui chapeaute les progiciels Dynamics et la suite bureautique Office, enregistre un gain opérationnel de 12,3 Md$ pour un CA de 18,9 Md$, soit une marge brute de 65% Après Yahoo, Microsoft courtise la part de marché d'AOL [[page]] Mais le fait est que Microsoft mise énormément sur OSB. Steve Ballmer l'avait admis dans un entretien exclusif avec LeMondeInformatique.fr : le business en ligne est devenu - dans l'esprit du patron de Microsoft sinon dans les faits - le second pilier de l'éditeur. Comme le prouvent la stratégie S+S (Software plus services) et le long feuilleton du rachat impossible de Yahoo. Responsable des relations avec les investisseurs, Colleen Healy explique cette contre-performance d'OSB par les restrictions budgétaires chez les annonceurs et la pression sur les prix exercée par la concurrence sur ce marché. Elle a ajouté que le nombre d'annonceurs avait tout de même augmenté de 28% au cours de l'exercice fiscal. De fait, comme l'a constaté IDC, le marché de la publicité en ligne est promis à un bel avenir : le cabinet d'études le voit doubler de taille rien qu'aux Etats-Unis d'ici à 2012, pour passer à 51,1 Md$. Depuis son rachat de la régie publicitaire aQuantive, Microsoft n'a qu'une idée en tête : améliorer sa part de marché dans le domaine des moteurs de recherche, pour mieux concurrencer Google ; d'après Comscore, Yahoo a deux fois sa part de marché, Google six fois. L'éditeur a ainsi racheté Fast, puis plus récemment le moteur de recherche sémantique Powerset, et, éconduit par Yahoo, est en négociations avec AOL.