Sous le nom de BullWay 2013, ce plan doit amener le constructeur national parmi les leaders européens des « systèmes numériques critiques » sous 36 mois. « Notre objectif à terme est de doubler notre rentabilité et croître 50% plus rapidement que le marché », a énoncé son dirigeant, ancien président de la SSII Amesys rachetée par Bull en novembre 2009.

« Parmi les acteurs haut de gamme, nous sommes un acteur niche », a rappelé en préambule Philippe Vannier, en énumérant les offres emblématiques du groupe français : le calculateur bullx dont il a tenu à souligner l'efficacité énergétique, le serveur Novascale Bullion qu'il décrit comme le « premier grand serveur ouvert dédié à la virtualisation des applications critiques », et l'environnement mainframe Gcos. Le PDG a également insisté sur la présence de Bull dans les infrastructures et intégrations complexes et dans le domaine de la sécurité (chiffrement, notamment) avec une offre qui, selon lui, se distingue sensiblement des autres. « Nous sommes le seul Européen à avoir une expertise forte qui va de l'infrastructure jusqu'à la sécurité », a-t-il affirmé.

A cela, s'ajoute l'expérience développée par le groupe sur quatre secteurs d'activité (l'administration, la finance, la Défense, les télécommunications) et sa présence dans plus de cinquante pays avec des marchés en développement en Amérique du Sud, en Europe de l'Est, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Sur ces bases et en s'appuyant sur cette offre produit, le plan BullWay 2013 va se déployer sur quatre axes que Philippe Vannier résume en quatre mots : l'ambition, la croissance, la rentabilité et l'agilité. Au-delà de ces slogans teintés de marketing, le PDG a développé ses objectifs avec détermination. Il a d'abord l'intention de faire de Bull une « people company » : « Nous allons créer au sein de Bull une culture entrepreneuriale. Les entreprises qui mettent leurs équipes au centre de leur stratégie sont celles qui réussissent. » Il est question de faire travailler les équipes avec l'esprit « start-up », avec l'objectif de figurer en bonne place dans le classement des entreprises où il fait bon vivre.

Entre 1,35 et 1,45 d'euros en 2013

Embrayant sur l'aspect financier du plan, Phillipe Vannier a rappelé que Bull n'avait pas connu de croissance de son chiffre d'affaires deux années de suite depuis quinze ans. Pour 2013, la société prévoit d'atteindre entre 1,35 et 1,45 milliard d'euros en 2013. Un chiffre d'affaires qui sera porté par les quatre piliers de l'offre : systèmes critiques à haute valeur ajoutée, activité datacenter, services d'intégration s'appuyant sur une organisation internationale et, enfin, produits de sécurité.

Troisième axe, rentabilité et compétitivité : « Nous voulons une croissance rentable qui se traduira par une augmentation significative du bénéfice avant impôt (EBIT), a indiqué le PDG.  Nous devrions pouvoir quasiment le doubler en 2013 par rapport à ce que nous avions fixé en 2010 ». La société prévoit de réduire le recours à la sous-traitance, de renforcer la culture de gestion de projet et ... « d'augmenter le taux d'occupation des productifs ». Sur ce dernier point, le dirigeant reconnaît qu'il faut aussi, quelquefois, pouvoir se garder disponible pour saisir des opportunités.

A noter que le plan présenté par le groupe s'entend à périmètre constant, sans tenir compte d'éventuels rachats. Néanmoins, Bull ne s'interdit nullement de procéder à des acquisitions s'il se présente des opportunités qui lui permettraient d'ajouter à son catalogue des éléments renforçant sa différence avec les autres offres du marché. Le financement de la R&D sera maintenu sur la période : 6% du chiffre d'affaires. Une proportion que Philippe Vannier juge très importante si on la ramène au chiffre d'affaires des activités matérielles et sécurité.

Enfin, le quatrième axe de l'offre (l'agilité) prévoit de passer d'offres isolées à des offres intégrées, en réorganisant dans le même temps le service client. Bull veut offrir davantage de lisibilité pour ses collaborateurs et pour ses clients.

Illustration : Philippe Vannier, PDG de Bull, ce matin à la Maison des Arts & Métiers (crédit photo : M.Gros)