Le cloud computing a continué d'animer le marché IT pendant l'année 2011. Beaucoup d'entreprises se sont intéressées à ce phénomène pour des raisons de flexibilité, d'agilité et aussi en raison d'une offre plus étoffée de la part des acteurs de l'IT. Ces derniers construisent brique par brique leurs solutions soit en rachetant des compétences, soit en nouant des partenariats. Sur le premier point, on peut citer l'acquisition récente de SuccesFactor par SAP, RightNow par Oracle ou Autonomy par HP. L'objectif de ces opérations est d'élargir son portefeuille est d'aller vers des solutions en mode SaaS.

L'autre orientation est de nouer des partenariats  comme IBM et SAP pour offrir du CRM en mode SaaS. Les opérateurs de télécom ne sont pas en reste avec des accords SFR avec HP, mais aussi Orange qui s'allie avec SITA pour mailler le cloud sur le plan international. Les briques technologiques évoluent aussi notamment sur la partie réseau. Juniper, Enterasys, Cisco, Alcatel-Lucent, HP travaillent sur la virtualisation de la couche réseau des datacenters en unifiant la matrice de commutation. L'Open Source séduit de plus en plus les acteurs du cloud comme Dell,  avec notamment Open Stack.

Du cloud à toutes les sauces !

Si en 2010, le cloud se déclinait en trois axes, le SaaS, PaaS et le IaaS, 2011 a vu une explosion d'offres « as a service ». De la base de données pour Heroku d'Oracle en passant par les offres de Device as a service ou les instances de HPC chez Amazon ou IBM, rien n'échappe au cloud. Les systèmes d'exploitation tels qu'Ubuntu ou les serveurs d'applications comme Weblogic 12c succombent aussi aux charmes du cloud.

Le stockage et la bureautique en ligne ont souvent été mis en avant cette année. Sur le stockage, le développement des offres à destination des particuliers et des professionnels comme icloud d'Apple, Dropbox, Gdrive de Google, SugarSync, etc démocratisent cet usage, avec quelques inquiétudes sur l'aspect sécurité. Sur les outils de communication et de collaboration, 2011 a vu la bataille se renforcer entre Microsoft et Google. Le premier a lancé Office 365 à destination des PME, pendant que les Google Apps commencent à séduire les grands comptes.

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Si le cloud privé représente la majorité des contrats actuels, les acteurs de l'IT ont les yeux rivés sur le cloud hybride et public. HP a ainsi dévoilé son cloud public en version beta, Dell, IBM, Oracle et Red Hat se sont aussi lancés. La France veut tenter l'aventure du cloud hexagonal avec le projet Andromède qui dispose d'une enveloppe de 285 millions d'euros.

Sécurité et localisation des données stigmatisées

Si certains clients de services clouds avertissent sur leurs coûts cachés, la question de la sécurité et de la fiabilité reste au coeur des préoccupations des DSI. Quelques pannes sur les services clouds d'Amazon ou de Microsoft ont démontré la fragilité du système. Par ailleurs, des spécialistes de la sécurité ont montré l'existence de failles, alors que les développeurs perçoivent comme important le risque d'avoir des bases de données SQL dans le cloud.

L'autre sujet d'inquiétude réside dans la location des données et le droit applicable. Le Parlement européen s'est ému d'une réponse de Microsoft sur l'application du Patriot Act sur des données hébergées par l'éditeur américain. Cette soumission au Patriot Act commence à gêner les fournisseurs de clouds américains. L'Europe pousse certaines initiatives comme la création d'un cloud de stockage européen pour pallier à cette problématique.