Alors même que SAP vient de supprimer le choix entre ses contrats de maintenance Basic et Premium pour ne proposer qu'un contrat annuel unique à 22% (du prix des licences achetées), il ressort d'une étude publiée par Ray Wang, vice-président de Forrester, que de nombreux clients de l'éditeur s'interrogeaient déjà sur ce que leur apportait leur contrat de base à 17%. Parmi les 200 clients interrogés par le cabinet d'étude, 80% décrivent en effet une utilisation minimale de ce contrat Basic. Le client moyen contacte SAP moins de six fois par an, ce qui revient pour lui à souscrire une assurance très complète mais rarement mise à contribution. Les entreprises se plaignent aussi à Forrester du temps qu'il faut à SAP pour prendre en compte leurs demandes de nouvelles fonctionnalités. « Les clients pensent que la contribution versée à SAP pour la maintenance doit servir à combler les manques fonctionnels de l'offre, indique le rapport de Ray Wang. Pourtant, on trouve pléthore d'exemples de fonctionnalités clés ayant été réclamées deux à quatre ans plus tôt par de nombreux clients -d'un même secteur d'activité ou de secteurs différents- qui n'ont pas été livrées dans SAP R/3 4.7, pas plus que dans SAP ERP 6.0. » Selon Forrester, les entreprises aimeraient savoir dans quelles proportions leur contribution annuelle est réellement réinvestie dans le développement. Faire baisser le prix des licences, évaluer la concurrence [[page]] Pour contrebalancer la hausse du coût de la maintenance, les clients devraient chercher à obtenir des réductions supplémentaires sur le prix des licences, estime Forrester. Une autre tactique pourrait consister à mettre sur pied une stratégie de « contention » de SAP incluant une surveillance de ce que font les autres éditeurs. Le cabinet indique qu'une partie des entreprises qu'il a interrogées avait, par exemple, commencé à évaluer les solutions de gestion de la relation client (CRM) d'Oracle/Siebel ou de Salesforce.com. Les clients peuvent aussi s'enquérir des solutions de support externes. Rimini Street, par exemple, créé par le fondateur de ToMorrow Now (qui a causé et cause encore tant de tracas à SAP), avait annoncé son intention d'offrir une alternative de maintenance moins coûteuse autour des applications SAP. Mais celle-ci n'est pas encore disponible et ne devrait de toute façon concerner que les applications R/3. Sur tous ces points, le rapport de Forrester contredit donc quelque peu l'argument avancé par SAP qui établit que, même si les clients répugnent à voir leur facture augmenter, ils savent reconnaître la valeur d'un nouveau service. En France, l'USF, club des utilisateurs francophones de SAP, devrait communiquer, dans les jours ou semaines qui viennent, les résultats de l'enquête menée auprès de ses adhérents sur la hausse du tarif de maintenance. L'USF tient sa convention annuelle à Tours mercredi prochain 15 octobre, en présence de Léo Apotheker, fondateur de la filiale française et désormais co-PDG de SAP.