Avant de commencer, sachez que cet article contient indéniablement des spoilers. Si vous n'avez pas encore regardé Black Mirror, allez dévorer la série et revenez ensuite.

Et si votre popularité déterminait votre valeur ?

Dans l'épisode intitulé « Chute libre », nous sommes confrontés à un monde dans lequel votre sort est déterminé par des cotes de popularité participatives. Une mauvaise note peut entraîner des conséquences telles que des augmentations de loyer, le refus de vous vendre une place dans un avion ou même, dans le pire des cas, l'impossibilité de recevoir un traitement vital contre le cancer.

Si rien de tel n'a jamais été constaté à une échelle similaire dans la vraie vie, le potentiel existe véritablement. Souvenez-vous du lancement de Peeple, l'application ironiquement connue sous le nom de « Yelp for people » (Le Yelp des personnes). Elle a suscité un violent rejet, et ses créateurs ont dû la transformer totalement pour amoindrir son potentiel de cyber-intimidation destructrice de vie.

De même, en 2010 et 2011, lorsque vous pouviez encore acheter des abonnés facilement sur Twitter, les personnes bien classées sur Klout pour « influence sociale » ont signalé avoir bénéficié de chambres d'hôtel gratuites.

Fort heureusement, notre société ne présente aucun signe de prise de contrôle par une application équivalente à « Rate Me » dans la série. Mais si elle apparaissait un jour, serions-nous en mesure de contrer cette addiction entrevue dans l’épisode de Black Mirror ?

Heureux à jamais (virtuellement)

Décrit comme l'un des épisodes les plus joyeux de la saison 3, « San Junipero » raconte l'histoire d'une ville qui peut être visitée par les vivants cinq heures par semaine, tandis que les morts jouissent d'une vie éternelle dans une réalité simulée.

Aujourd’hui les avancées remarquables dans le monde de la VR (« Réalité virtuelle ») montrent que nous nous en approchons quotidiennement. Reliefband Neurowave, technologie récemment approuvée par la FDA (« Food and Drug Administration »), utilise des impulsions pour faire cesser la nausée induite par la VR.

Découvrez également Magic Leap, dont les rumeurs prédisent un lancement dans les prochains 18 mois. Cette technologie pourrait offrir aux utilisateurs le pouvoir de visualiser n'importe quelle situation virtuelle en face d'eux par le biais de lunettes spéciales.

L’avenir dans lequel la Réalité virtuelle pourrait aider les personnes à réduire des symptômes physiques ou à créer une réalité heureuse devant leurs yeux n’est peut-être pas si éloigné.

Souvenirs implantés à la demande

Le troisième épisode de la première saison « The Entire History of You » (« Retour sur image ») présente un monde dans lequel les humaines possèdent une « puce » derrière l'oreille, leur permettant de revoir des souvenirs visuels par leurs yeux ou sur un écran à proximité.

Dans ce domaine, la technologie portable est de plus en plus intelligente et de moins en moins intrusive. Le Sgnl watchband a fait ses débuts à l'occasion du salon CES 2017. Il communique avec le bout du doigt de son utilisateur. Celui-ci peut alors répondre à un appel mobile en touchant simplement son oreille. Les chercheurs dans le domaine médical travaillent également à la création d'un implant cérébral destiné aux personnes aux membres paralysés. Cet outil leur permettrait d'initier ou de recouvrer des sensations.

Il n'existe pour le moment aucune rumeur concernant des implants généralisés pour enregistrer les souvenirs, mais la science-fiction nous enseigne que les implants obligatoires aboutissent rarement à une fin heureuse.

Un sombre avertissement ?

Si les humains consultent leurs notes ou se repassent leurs souvenirs dans Black Mirror, les personnages de la série ont eux perdu le fil. Suicides, morts et une peine de prison pour l'héroïne illustrent un monde dans lequel la technologie ruine des vies et les contrôle.

À l'exception d'une vie après la mort en VR sur le cloud, bon nombre des technologies présentées dans Black Mirror pourraient être réalisées dans une dizaine d'années, tout au plus. Si les professionnels de l'informatique n'ont peut-être pas le pouvoir d'arrêter la prise de contrôle par les robots, ils peuvent utiliser les enseignements tirés par la série pour réfléchir à la manière dont la technologie devient trop présente. Et faire en sorte que votre capacité à prendre un avion ne puisse jamais être déterminée par une cote de popularité participative.