Pourquoi les outils low code remportent-ils un tel succès ?

Miguel Valdés Faura -  Ces outils ne manquent pas d’avantages. Ils facilitent la réutilisation de parties de développement existantes et permettent dans certains cas à des non-informaticiens de réaliser leurs propres applications. Mais cette facilité entraîne des dérives : croire que l’on peut tout réaliser graphiquement, que l’on peut se passer de la DSI. Il ne faut pas se laisser éblouir par le côté magique de ce type de développement. L’arrivée des architectures cloud, la multiplication des logiciels disponibles en mode hébergé et l’amélioration des outils jouent un rôle dans l’adoption du low code. Aujourd’hui, il est plus facile de s’interfacer  avec les applications existantes et, avec les plates-formes Cloud comme Azure de Microsoft ou AWS d’Amazon, il est simple de construire un service et de le mettre à disposition via une API.

Faut-il les proscrire dans les services métiers ?

M.V.F. - Il est possible de laisser des profils métiers réaliser des développements, cela dépend du type d’application. Mais quand il s’agit de la transformation digitale d’une banque, comment se passer de la DSI ? C’est intéressant de réduire le nombre de lignes de code,  mais le plus important, c’est de choisir des outils qui vont permettre de faire collaborer les développeurs et les profils métiers ou « citizen developpers ». Mais chacun doit tenir son rôle et il faut définir les parties qui seront développées graphiquement et celles pour lesquelles il faut coder. Pour réaliser une interface entre un ERP et un CRM pour effectuer des consultations simples, il n’y a aucun problème à faire appel à une application de développement graphique. Mais pas pour une application critique…

Le low code participe-t-il à la transformation digitale des entreprises ?

M.V.F. - La transformation digitale, ce sont des projets novateurs destinés à se différencier des concurrents. Si c’était aussi simple de les réaliser avec uniquement des outils graphiques, toutes les entreprises le feraient très rapidement. Les plateformes low-code sont des technologies qui participent à la transformation digitale mais si et seulement si elles permettent de gérer la collaboration entre personnes aux profils différents : développeurs, architectes, designers, responsables métiers… et donc permettent, au sein de la même plateforme, la conception graphique et le développent de code.

Votre plate-forme Bonita fait pourtant appel aux techniques de développement graphique

M.V.F. - Avec Bonita, on peut effectivement faire beaucoup de choses graphiquement, comme définir ou modéliser une interface utilisateur mobile, ce qui fait gagner beaucoup de temps.  Différents profils (développeurs et métiers) peuvent utiliser ces outils. Les développeurs ont le choix d’utiliser des outils graphiques ou de coder, en fonction des cas d’utilisation, de la personnalisation souhaitée et des choix d’architecture). Il faut arrêter de penser qu’un développeur n’utilise jamais des outils graphiques !
Dans notre approche, et c’est de mon point de vue la force de notre plateforme, nous proposons des outils et une méthodologie qui permettent aux différents profils de collaborer et de participer au choix de la solution, tout en portant une attention particulière aux outils pour les développeurs. Cette approche est nécessaire pour mener des projets de transformation digitale critiques. Chez Bonitasoft, nous partageons clairement cette vision avec nos clients et prospects. Il nous arrive d’ailleurs de refuser ou faire un « no-go » sur un projet de transformation digitale s’il n’y a pas de compétences techniques et de développement, car cela nous parait incompatible avec la réalité d’une initiative de transformation digitale.