Une transition structurelle portée par l’IA embarquée
Depuis l’introduction des premiers processeurs x86 dotés de capacités IA en 2023, les performances des unités de traitement neuronal (NPU) ont été multipliées par cinq. Ces puces, dédiées à l’accélération des algorithmes IA directement sur le poste utilisateur, sont aujourd’hui au cœur des PC dits "IA", capables de traiter localement des tâches comme la génération de contenus, la détection de menaces ou la personnalisation d’interfaces.
Cette évolution s’inscrit dans un calendrier bien précis : la fin du support de Windows 10 en octobre 2025 pousse les entreprises à migrer vers Windows 11. Or, les nouveaux PC compatibles Windows 11 — notamment ceux qualifiés pour la gamme Copilot+ — intègrent d’office un NPU pour tirer parti des fonctions IA natives. Cette convergence entre matériel, OS et services IA marque un tournant dans l’informatique en entreprise.
Les PC IA, catalyseurs d’une nouvelle expérience utilisateur
Si l’IA est déjà présente dans 95 % des entreprises[1], son usage reste souvent cantonné à des applications cloud. Or, l’émergence des PC IA change la donne : en intégrant directement des moteurs d’IA dans le terminal — via la répartition des charges entre CPU, GPU et NPU — ces machines permettent de traiter en local une grande variété de tâches jusqu’ici réservées aux centres de données.
Ce traitement à la source réduit à la fois la latence, améliore la confidentialité des données, garantit une disponibilité continue (même hors ligne), et limite la dépendance au cloud, avec à la clé des économies sur la bande passante et les infrastructures centralisées. Pour les entreprises, c’est la promesse d’un environnement de travail plus réactif, plus sûr, et mieux maîtrisé.
Concrètement, ces capacités ouvrent la voie à de nouveaux usages sur le poste de travail :
- Des environnements intelligents capables de s’adapter au contexte, avec des suggestions automatiques dans les outils bureautiques, des résumés de réunions générés à la volée, ou encore des interfaces qui évoluent selon l’activité de l’utilisateur.
- Un apprentissage en continu, facilité par des copilotes d’IA qui proposent des modules de formation ciblés ou accompagnent les collaborateurs dans la prise en main de nouveaux outils.
- Une sécurité renforcée, avec des mécanismes de détection de comportements anormaux, la prévention des fuites de données sensibles (par exemple, via le traitement local de documents confidentiels) ou encore des réponses automatisées face à certaines menaces.
Ces transformations convergent vers un même objectif : renforcer l’autonomie et l’efficacité des utilisateurs, tout en donnant à l’entreprise un meilleur contrôle sur ses données et ses coûts.
Une adoption massive en perspective : comment préparer la transition ?
Selon l’IDC[2], 93,9 % des postes client achetés d’ici 2028 seront dotés de fonctions IA embarquées. Cette tendance de fond est portée à la fois par les besoins métiers, la transformation des OS et l’évolution des processeurs.
AMD, qui a été le premier à lancer un processeur IA x86 au CES 2023, continue d’innover avec ses puces Ryzen™ AI PRO, désormais intégrées dans les gammes professionnelles de Dell, HP et Lenovo.
Du côté des DSI, le déploiement d’un nouveau parc de PC IA ne peut se résumer à une simple transition technologique. Il s’agit aussi, et surtout d’un levier stratégique pour repenser l’environnement de travail, optimiser la gestion des données sensibles et accompagner l’évolution des usages vers plus d’autonomie. Des chantiers qui ne s’improvisent pas.
Pour préparer correctement cette transition, plusieurs pistes peuvent être envisagées :
- Auditer l’existant : identifier les usages qui peuvent bénéficier de traitements IA locaux (création de contenu, support utilisateur, sécurité, etc.) et les postes de travail concernés.
- Définir des cas d’usage prioritaires : commencer par les fonctions où l’IA peut générer un gain rapide (ressources humaines, relation client, IT, etc.) afin de maximiser le ROI dès les premiers déploiements.
- Choisir les bons partenaires : travailler avec des constructeurs et éditeurs proposant des solutions matures, interopérables et sécurisées. Des acteurs comme AMD, avec ses processeurs Ryzen AI PRO, offrent un écosystème robuste.
- Former les équipes : accompagner les collaborateurs dans l’appropriation des nouveaux usages IA (interfaces augmentées, copilotes, outils d’automatisation) pour qu’ils en tirent tout le potentiel.
- Adapter la gouvernance IT et les politiques de sécurité : intégrer les traitements locaux dans les politiques de conformité, de gestion des données et de cybersécurité.
À l’aube de la généralisation des PC IA et à quelques mois de la fin du support de Windows 10, 2025 constitue une échéance clé. Bien préparée, cette transition représente une opportunité stratégique : transformer le poste de travail en véritable levier d’innovation et de compétitivité.
[1] Chiffre IDC : White Paper “Accelerate Your Organization’s AI Strategy by deploying High-Performance AI PCs”, décembre 2024
[2] Planning for the Future: The Importance of Equipping Your Workforce with AI PCs