Evolution des besoins : des enjeux classiques à la face cachée

Il y a bien sûr tout d’abord les enjeux classiques: augmentation de la réglementation, de la surveillance écologique, des risques et des volumes de données générés par un nombre croissant de parties prenantes. Sans compter l’internationalisation et donc le besoin d’une gestion multiculturelle, multi-projets et multi-sites. Mais il faut voir au-delà pour bien comprendre ce qui se joue derrière dans la transformation des méthodes !

Le premier enjeu caché est l’interconnexion des informations dans les projets. En effet, les bâtiments eux-mêmes deviennent des systèmes interconnectés, dont l’IoT est une brique, et aussi tout simplement car les informations des différentes vues d’un projet (planification, opération par métier ou par partie prenante…) ne peuvent plus être cloisonnées. Avec la mise en place d’un « hub de l’information » entre les différentes applications spécialisées, les bénéfices du système global peuvent largement dépasser les bénéfices cumulés de chaque logiciel spécifique.

Le deuxième enjeu caché est la nécessité d’augmenter la valeur de l’information dans les projets car elle participe à la valorisation des phases d’ingénierie et tout simplement des infrastructures elles-mêmes. Alors que la quantité de données enregistrées augmente constamment, le véritable enjeu est de rendre cette information additionnelle utile et réutilisable : qu’elle élève la valeur du projet en quelque sorte ! Les informations générées par les interactions entre les participants du projet et la transmission de données en sont un bon exemple. Essentielles pour la traçabilité, ces informations doivent être intégrées dans un référentiel intelligent capable de les consolider et de les rendre accessibles pour tous les acteurs concernés. Cette augmentation de la valeur nécessite aussi de pouvoir visualiser les informations de manière à générer des aides à la décision, voire des éléments de prévision. Les indicateurs de performance ainsi que l'analyse et la comparaison des données de projets similaires ouvrent des portes pour cette prédictibilité.

En parallèle, les tendances de fond comme la digitalisation impliquent que les organisations devront subir des changements majeurs pour rester en avance sur la concurrence. Les objectifs et les gains apportés par ces tendances doivent être étudiés avec du recul pour développer leur plein potentiel. La mise en place du BIM (Building Information Modeling) par exemple ne doit pas bénéficier uniquement à un petit groupe de personnes dans la phase d’ingénierie, mais bien à l’ensemble des participants du projet et pendant toute sa durée, y compris lors de la phase d’exploitation. Ces sujets sont donc aussi liés à la nécessité d’augmenter la valeur de l’information et à la nécessité d’un Environnement de Données Commun.

Derrière un EDC (Environnement de Données Commun) ou un EDMS adapté au secteur, il ne s’agit pas uniquement de salles de projet virtuelles, mais d’assurer la continuité digitale des informations :
• A travers tous les types de données nécessaires à la réussite de chaque projet (documents, données, processus, intervenants, nomenclatures…)
• A travers toutes les phases de chaque projet pour capitaliser et réutiliser les données, et y compris lorsqu’elles doivent être transférées
• A travers tous les services de l’entreprise et avec les prestataires externes
• A travers tous les projets de l’entreprise pour capitaliser le savoir-faire et les retours d’expérience

Le COMMUN prend donc tout son sens et est au centre de la valeur ajoutée et de la continuité de l’information en permettant de disposer d’un double virtuel des projets et des installations !

Des éditeurs de logiciels qui doivent se repenser

Face à cette évolution, les entreprises qui interviennent dans les phases d’ingénierie, de construction ou d’exploitation ont besoin de partenaires qui peuvent les accompagner dans la transition, et non plus uniquement de fournisseurs de technologies. C’est cela qui entraîne depuis quelques années l’émergence d’une nouvelle génération de partenaires IT dans le secteur de l’ingénierie.

Ce dont les entreprises d’ingénierie et de construction ont besoin, ce sont d’éditeurs flexibles et surtout de Pure Players des domaines de l’ingénierie et de la construction capables de fournir autant le logiciel, que de comprendre leur métier, et d’apporter l’expertise pour faire évoluer leurs méthodes et leurs processus dans un domaine qui évolue très vite. La capacité d’innovation et de proactivité sur les nouveaux enjeux est donc aussi un atout indéniable.