«La supervision du système d’information existe depuis longtemps sur le marché, elle collecte historiquement des données pour s’assurer du bon fonctionnement du SI, les outils existants s’adressant principalement aux exploitants comme les administrateurs systèmes », rappelle en préambule Bruno Richoux, Directeur ServiceNav BU chez l’éditeur Coservit*.

Si au départ ces outils de supervision s’adressaient effectivement en priorité  aux techniciens, aux équipes d’exploitation, une nouvelle génération d’outils, ou plus précisément de plateformes, arrive sur le marché qui cible toujours les techniciens mais aussi les DSI.

«Par manque de ressources et de temps, les DSI, plus éloignés des problématiques techniques, ont besoin de solutions capables bien sûr de collecter les informations mais aussi de les traiter intelligemment afin de prendre, in fine, des décisions plus rapidement et des mesures adéquates en fonction des coûts que cela va représenter, l’aspect budget étant essentiel », précise Bruno Richoux.

De ce fait, une plateforme de supervision de nouvelle génération n’est pas comme le mentionne Bruno Richoux un maelström de fonctionnalités mais un outil capable d’intervenir sur trois axes : la collecte, la restitution et l’analytique, bénéficiant pleinement des apports des technologies BigData /IA.

L’IA à plusieurs niveaux

Le cabinet Gartner a d’ailleurs fait évoluer son approche sur la supervision et le monitoring en 2018 en modélisant l’AIOps (Artificial Intelligence for IT Operations), une évolution de l’ITOA (IT Operations Analytics tools) ; cette dernière ayant bien fonctionné pendant un certain temps, mais les techniques d'analyse utilisées avaient tendance à être assez statiques. L’approche AIOps se veut plus moderne en combinant les technologies Big Datas avec des fonctionnalités d'apprentissage automatique ou d'intelligence artificielle pour accélérer un large éventail d'opérations incluant la surveillance, l’engagement et l'automatisation.

Dans ce cas, le rôle de l’IA, associé aux big datas, peut déjà agir sur toutes les phases de la supervision et du traitement des alertes : en premier lieu, la phase de configuration : définir sans effort des politiques de contrôle permettant d’éradiquer les faux positifs et négatifs. Dans un second temps, assurer la détection d’anomalies en fonction des données collectées depuis diverses sources. Ensuite, l’IA agit sur le diagnostic et, pour finir, sur la prévision permettant d’anticiper des états avant qu’ils ne surviennent.

Des possibilités de collecte sans limites

Si la collecte des données constitue le socle d’un outil de supervision, celle-ci doit s’étendre aujourd’hui à des possibilités sans limites.

« Avec une plateforme de supervision de nouvelle génération, nous n’allons pas seulement collecter des métriques matériels (CPU, mémoire, disques, etc.) mais nous allons plus loin en ingérant des informations issues de l’environnement applicatif, des web-services, voire même de l'IoT, sans impact sur la performance de l’application de la supervision elle-même. Cette collecte supplémentaire va générer une meilleure capacité d’observation, et donc de traitement », assure Bruno Richoux.

De plus, en procédant de cette manière, les équipes techniques se valorisent mieux auprès de leur DSI, ce dernier étant de plus en plus exigeant auprès des exploitants en termes de vélocité, d’application des changements et d’automatisation. Comme le reconnaît Bruno Richoux, ce type d’outil peut être perçu comme un lien fédérateur entre les différentes équipes, réunies dans un seul objectif : la disponibilité et la performance des applications ; 2 KPIs pouvant être matérialisés par la météo des services / météo du SI. 

Plus de simplicité

En parallèle, ces nouveaux outils apportent plus de simplicité sans pour autant déposséder le savoir-faire des techniciens.

« Simplifier la vie de l’exploitant technique tout en lui donnant la possibilité de concevoir ses propres moyens de collecte et d’aller chercher les données où qu’elles soient », affirme Bruno Richoux.

Mais comme tout nouvel applicatif IT, cette nouvelle génération d’outils doit s’accompagner d’une conduite au changement, c’est d’autant plus important lorsque l’on demande aux forces en présence de faire plus sans ressources supplémentaires. A ce titre, le mode Saas, plus simple à appréhender et à intégrer, doit être considéré par les entreprises surtout dans cette période de crise sanitaire propice au télétravail.

Enfin, le choix d’une plateforme est important car il engage sur plusieurs années. La plateforme se doit donc de tenir ses promesses : ses fonctions intégrées doivent s’adapter aux différents niveaux de maturité des DSI, aux exigences opérationnelles des administrateurs système et aux attentes des DSI en matière de pilotage et de communication.