Le marché de la virtualisation en pleine mutation

Depuis l’annonce du rachat du fournisseur historique, le marché de la virtualisation connaît un profond bouleversement qui met les DSI face à une refonte radicale des conditions commerciales et techniques de la solution historique. La suppression des licences perpétuelles, l'apparition d'une tarification plus opaque et variable, et la réorganisation du support technique sont autant de signaux qui doivent pousser les entreprises à reconsidérer leur dépendance à cette solution propriétaire.

Les DSI constatent une hausse parfois significative — jusqu'à huit fois le budget précédent. Cette inflation s’explique par le passage du modèle CAPEX (licences perpétuelles) au modèle OPEX (abonnement ou location).

L'impératif de la réflexion stratégique

Face à cette transformation majeure du marché, les DSI doivent repenser en profondeur leur système d’information. Au-delà de l’évaluation des alternatives de virtualisation, ils doivent désormais considérer des modèles technologiques émergents tels que la conteneurisation ou le serverless.

Longtemps enfermées dans des environnements propriétaires, de nombreuses entreprises disposent aujourd’hui d’une véritable fenêtre d’opportunité — estimée à trois ans — pour définir et déployer une stratégie de migration cohérente.

Tous les acteurs sont concernés, y compris ceux qui exploitent encore les solutions historiques en interne (sur site). Pour ces organisations, la question de l’externalisation vers un hébergeur prend une dimension économique nouvelle, ce qui renforce par conséquent la pertinence d’un modèle plus flexible et maîtrisé.

Émergence des alternatives open source et souveraines

Dans ce contexte de recherche d'indépendance technologique et de maîtrise budgétaire, les solutions basées sur l'open source se positionnent comme des alternatives crédibles, robustes et stratégiques. Elles offrent notamment une échappatoire au verrouillage propriétaire (vendor lock-in) et à la dépendance vis-à-vis des acteurs américains.

Vers une liberté technologique retrouvée

Le passage d'un modèle propriétaire à un modèle open source constitue un changement de paradigme fondamental.

Tout d’abord, en termes d’approche. Le recours à des solutions open source, fondées sur des moteurs non propriétaires, offre aux entreprises une plus grande liberté technologique. Il leur permet d’échapper aux modifications unilatérales imposées par certains éditeurs et de préserver la maîtrise de leur environnement. Même lorsque les distributeurs de ces solutions — à l’image de Red Hat, filiale d’IBM — sont américains, la technologie sous-jacente reste issue d’une communauté ouverte et plurielle, ce qui garantit une indépendance accrue à l’égard d’un fournisseur unique.

Ensuite, en termes de technologie. Des solutions comme Proxmox VE, qui combinent KVM/QEMU pour la virtualisation et LXC pour les conteneurs, sont reconnues et éprouvées pour leur robustesse et leur simplicité d'administration. Elles permettent de gérer à partir d’une interface web des machines virtuelles, des conteneurs, du stockage, de la sauvegarde et des clusters de haute disponibilité.

Enfin, en termes d’évolutivité et de complémentarité. L'open source offre des apports technologiques complémentaires, notamment la capacité à évoluer vers le conteneur ou l'intelligence artificielle.

L'enjeu de la souveraineté et de la proximité

Le choix d’une solution de virtualisation indépendante s’inscrit désormais dans une logique de souveraineté numérique. Pour de nombreux DSI, notamment dans les secteurs sensibles tels que les administrations publiques, la défense ou la santé, l’hébergement des données au sein de datacenters souverains situés sur le territoire national devient un critère déterminant. Cette approche assure la conformité au RGPD tout en réduisant la dépendance aux géants du cloud, notamment les GAFAM.

La dimension humaine et la proximité géographique s’imposent également comme des facteurs différenciants. Les prestataires disposant d’équipes locales et d’une présence territoriale forte offrent une meilleure compréhension des enjeux métiers et un accompagnement sur mesure — une approche que les grands acteurs mondiaux peinent souvent à égaler.

Faire du SI un levier de croissance

Au-delà des aspects purement technologiques, la réussite d’une transition dépend avant tout de la capacité de l’hébergeur à agir en véritable partenaire stratégique et non en simple fournisseur de services.

Sa valeur ajoutée réside dans sa faculté à construire, avec le client, une feuille de route IT à long terme, qui couvre l’ensemble du cycle de transformation — de la virtualisation vers des architectures plus agiles, intégrant la conteneurisation et les pipelines d’intégration et de déploiement continus (CI/CD).

L’enjeu est clair : faire du système d’information un levier de croissance et d’innovation pour l’entreprise, plutôt qu’un simple centre de coûts.

Des services managés et un modèle économique maîtrisé

Les ETI dépourvues de ressources IT internes se tournent de plus en plus vers les offres de services managés, séduites par leur promesse de continuité opérationnelle 24/7 et par l’intégration native de briques de cybersécurité.

Les éditeurs de solutions de virtualisation indépendantes adoptent désormais des modèles économiques axés sur la transparence et la prévisibilité. Un abonnement clair, incluant support et hébergement, offre aux DSI une meilleure maîtrise de leurs budgets et une visibilité accrue sur leurs coûts d’exploitation — un atout décisif dans un contexte de rationalisation des dépenses IT.

La reconfiguration du marché de la virtualisation crée une opportunité pour les DSI d’ETI de repenser leur indépendance technologique. En s'orientant vers des solutions open source souveraines, soutenues par un accompagnement expert et local, ils peuvent simplifier leur architecture, maîtriser leurs coûts et inscrire leur stratégie IT dans une dynamique durable, agile et responsable.