Un accord a finalement été trouvé entre des éditeurs de presse réunis en association et Google, un jour avant la date butoir qui avait été fixée par le gouvernement. Il a été signé le 1er février, entre François Hollande, président de la République française, et Eric Schmidt, président de Google. Il établit que des « groupements de presse puissent bénéficier d'un fonds à la hauteur de 60 millions d'euros, de manière à ce qu'il puisse y avoir des soutiens à la transition numérique, à des investissements, à des innovations », a expliqué en fin de semaine dernière François Hollande, à l'occasion d'une conférence de presse à l'Elysée.

La négociation était engagée depuis novembre, l'enjeu étant de trancher la question du partage de la valeur et voir comment Google pouvait contribuer à financer la transition de la presse française vers le numérique. Eric Schmidt avait été reçu une première fois fin octobre par le chef de l'Etat, ce dernier ayant alors évoqué la possibilité de légiférer si aucune solution n'était trouvée, ce qui aurait sans doute conduit à taxer Google. Pour mener les négociations entre le moteur de recherche américain et les éditeurs de presse, un médiateur, Marc Schwartz, du cabinet de conseil et d'audit Mazars, avait été en novembre par Fleur Pellerin, ministre délégué chargé du Numérique, et Aurélie Fillipetti, ministre de la Culture.

Google accompagnera les projets financés

Le fonds de 60 millions d'euros va être doté par Google, « avec une gouvernance ouverte et un conseil d'administration composé notamment de membres indépendants », a expliqué vendredi dernier Marc Schwartz, en ajoutant que le périmètre de l'accord concernait la presse dite d'information politique et générale. Le fonds va sélectionner le projet selon leur mérite. « Google a proposé d'accompagner par sa compétence, ses ingénieurs, sa technique, les projets qui seront financés », a-t-il complété. « Ce n'est donc pas simplement un financement, mais une coopération et un partenariat entre les éditeurs de la presse d'information politique et la société Google ».

François Hollande s'est demandé si cette accord allait servir aussi de modèle ou de référence, à la fois pour des pays et pour des secteurs culturels. « Il y a forcément une alliance à nouer entre les producteurs de contenu et les diffuseurs », a-t-il indiqué. De son côté, Nathalie Collin, Présidente de l'Association de la presse d'information politique et générale, a rappelé qu'il s'agissait d'une « première mondiale pour des éditeurs de presse », considérant qu'il s'agissait d'un « premier pas d'un géant d'Internet vers les éditeurs et vers une nouvelle forme de collaboration ». Quant à Eric Schmidt, il a noté que ce fonds de transformation avait été pu être mis en place grâce au leadership du président de la République et insisté sur la qualité de la médiation.