C'est à Echirolles dans la banlieue de Grenoble que Bull a inauguré son centre d'excellence dédié à la programmation parallèle HPC. Pour Marie-Pierre de Bailliencourt, directrice générale adjointe du constructeur, « nous vivons dans un monde qui bascule d'un paradigme à un autre avec un fort développement des usages. Le besoin en matière de calcul intensif va être de plus en plus importante et le HPC est la pierre angulaire de Bull ». Depuis quelques années, le constructeur a orienté ses efforts dans l'extrême computing, notamment à travers de partenariats avec le CEA. Fort de son expertise dans ce domaine, Bull a donc décidé d'ouvrir un centre d'excellence pour la programmation parallèle.

Pour Damien Déclat, directeur de projet HPC chez Bull, « ce centre répond à plusieurs motivations : le monde du HPC évolue aussi bien sur le hardware et le software, mais surtout sur la partie application. Les scientifiques n'ont pas nécessairement les compétences dans ce domaine ». Il ajoute que « le centre propose deux services : réaliser des articles sur l'état de l'art en matière de HPC et créer des POC (proof of concept) auprès des universitaires et des industriels sur l'orientation de leurs applications dans un environnement massivement parallèle ». Pour se faire, le constructeur s'est associé à Intel qui a fourni 16 Xeon Phi, des processeurs dédis au HPC. Ils équipent deux salles dont une est un datacenter modulaire Mobull disposant de 50 serveurs pour un total de 2 000 coeurs. Une autre salle est mise à disposition des entreprises et des chercheurs pour réaliser des tests, des adaptations de code, d'optimisation de logiciel. Le défi est grand pour ce centre d'excellence, car seulement 1% des applications aujourd'hui sont capables d'exploiter 10 000 processeurs ou plus.

Les ambitions de ce centre sont de produire environ une dizaine d'articles techniques par an et de réaliser le même nombre de POC par an. Les domaines de recherche sont variés aussi bien dans la prospection pétrolière, l'aéronautique, les recherches sur le climat et le domaine bancaire. La ministre de l'enseignement supérieure, Geniève Fioraso, présente à Grenoble a rappelé les enjeux avant d'arriver à des niveaux de calcul exaflopique dans les prochaines années. Elle a ajouté que cet investissement était un gage de compétitivité pour la France dans ce domaine et souligné l'importance des programmes européens et notamment PRACE, sur le calcul intensif.