Du 27 avril au 2 mai, le Palais des Congrès de la Porte Maillot a accueilli la conférence Computer Human Interaction 2013, consacrée aux interfaces homme-machine. Parmi les démonstrations proposées, des chercheurs ont présenté des écrans flexibles connectés entre eux qu'ils manipulaient comme des feuilles sur une table de travail. Ces écrans recourant à la technologie e-ink (encre électronique utilisée sur différentes liseuses) peuvent s'utiliser séparément ou ensemble, laissant imaginer, une fois de plus, ce que pourrait être un bureau sans papiers.

Dénommé Paper Tab, ce projet, tel qu'il était montré sur CHI 2013, associait trois écrans flexibles raccordés entre eux, offrant un affichage e-ink sur plusieurs niveaux de gris, similaire à ce que l'on obtient avec le Kindle d'Amazon. Il ne s'agit pas d'écrans tactiles, mais il est possible d'en plier un coin pour lancer une action. Par exemple, pour répondre à un e-mail, l'utilisateur repliera le haut du coin gauche de l'affichage et pourra ensuite saisir son message au moyen d'un clavier Bluetooth.

Prochaine étape, des écrans reliés sans fil

Au Palais des Congrès, Annesh P.Tarun, doctorant au Lab Human Media de l'Université canadienne Queens situé à Kingston (Ontario) a pointé les contraintes des terminaux actuels qui obligent à effectuer toutes les interactions dans la limite d'un seul écran. Pour l'instant, les trois affichages qu'il montrait nécessitent d'être rattachés pour que l'information soit transférée entre eux et pour que chacun connaisse sa position par rapport aux autres. Le système est constitué d'un enchevêtrement de fils, mais Annesh P.Tarun espère en supprimer la majeure partie au fur et à mesure de l'avancement du développement. « Nous cherchons à les transformer en écrans sans fil et à obtenir des affichages plus fins qui, à l'avenir, intègreraient le matériel », a-t-il expliqué.

Lors d'une démonstration, l'équipe de recherche a montré comment l'un des écrans pouvait servir de boîte de réception d'une messagerie, tandis que le deuxième était utilisé pour afficher un message en plein écran et y répondre. Le troisième affichage, présentant une photographie, était ensuite utilisé pour ajouter celle-ci comme pièce jointe au message par simple contact des deux écrans. Au fur et à mesure de leur amélioration et de leur adoption, ces dispositifs flexibles pourraient devenir les feuilles de papier de demain, imagine Annesh P.Tarun.

Une carte géographique affichée par portions

Au cours d'une autre démonstration, les trois écrans ont été disposés les uns à côté des autres pour afficher ensemble une carte géographique. En déplaçant l'un des écrans, on peut alors charger et afficher une autre portion de la carte.


Le projet Paper Tab montré sur CHI 2013.

Paper Tab est la suite d'un autre projet de l'Université Queens présenté il y a deux ans sur la conférence CHI 2011, le Paper Phone. Il s'agissait d'un smartphone souple à affichage e-ink contrôlé au moyen d'une gestuelle similaire.


Le projet Paper Phone présenté sur CHI 2011.