Mardi dernier sur le salon Computex à Taipei, Intel a annoncé des SSD (Solid State Drive) en PCI Express avec un bus contrôleur NVMe (Non-Volatile Memory Host Controller Interface Specification), en remplacement de l'AHCI (Advanced Host Controller Interface) qui n'avait pas vraiment été conçu pour la flash. Par rapport à l'AHCI, le NVMe réduit significativement la latence et permet un adressage mémoire plus large tout en sollicitant moins le processseur. Le constructeur espère entre autres choses faciliter l'adoption de ces composants. Ces SSD, dont les capacités varient de 400 Go à 2 To, se branchent directement sur le bus hôte du serveur en PCIe 3.0 (4 Go /s). L'accès au processeur est donc plus rapide qu'avec l'interface SATA qui était devenu un goulet d'étranglement sur les cartes méres des serveurs. Ces solutions flash ont également été dotées de la technologie contrôleur NVMe (Non-Volatile Memory Express). En choisissant cette technologie, Intel espère contribuer à banaliser le stockage PCIe et inciter les vendeurs à l'intégrer dans leurs systèmes.

Le stockage flash et l'accès rapide aux données sont de plus en plus nécessaires pour accéder toujours plus vite à des données elles-mêmes de plus en plus nombreuses. Les solutions flash PCIe, qui commencent tout juste à faire leur apparition dans des systèmes clients comme le MacBook Air et le Mac Pro d'Apple, sont déjà couramment utilisées dans les datacenters. Mais jusqu'à présent, chaque fabricant de SSD devait livrer ses propres pilotes. « Dans le cas du NVMe, qui a été élaboré par un important consortium industriel, ce sera au fournisseur de la puce et à celui de l'OS de livrer les pilotes », a déclaré Gregory Wong, analyste chez Forward Insights. Ce qui devrait élargir l'éventail des systèmes supportés. « La normalisation sera un catalyseur pour l'adoption. Dans le même temps, de nombreux fournisseurs arrivent sur ce marché et les prix baissent », a ajouté l'analyste dans une interview réalisée par courriel par nos confrères d'IDG News Service.

NVMe, une adoption devenue nécessaire sur les serveurs

Disponible depuis 2011, la norme NVMe a été mise à jour en 2012. Mais, depuis, en terme d'adoption, il ne s'est pas passé grand-chose. Samsung Electronics est l'un des premiers constructeurs à avoir livré un SSD de 1,6 To compatible NVMe en mars dernier, lequel équipe le serveur Dell PowerEdge R920. « Aujourd'hui, on trouve des pilotes NVMe pour Linux et Windows. Et des drivers pour VMware, Solaris et UEFI (Unified Extensible Firmware Interface) sont en cours de finalisation », a indiqué le consortium. « Le développement de contrôleurs NVMe a été un défi, et développer un écosystème prend du temps », a justifié pour sa part M. Wong.

Grâce à la combinaison du PCIe avec le NVMe, les lecteurs flash annoncés mardi par Intel affichent un débit six fois plus élevé que les SSD SATA, avec un temps de latence très inférieur. « En terme de stockage, une vitesse plus élevée et une latence plus faible permettent à un serveur de mieux utiliser ses processeurs et au système de prendre plus de ressources tout en maintenant des performances prévisibles », a expliqué Intel.

Des SSD au format PCIe ou 2,5 pouces

La gamme SSD Data Center PCIe d'Intel comprend trois séries : la série SSD DC P3700 pour les applications très gourmandes en écriture, la série P3600 pour les charges de travail mixtes et la série P3500 pour les applications très gourmandes en tâches de lecture. Toutes utilisent un facteur de forme de 2,5 pouces. Les disques fonctionnent sous Windows et Linux et avec les dernières plates-formes serveur d'Intel, y compris celles tournant avec le processeur nom de code Xeon Grantley basé sur Haswell, prévu plus tard cette année. Les prix de ces séries démarrent à 560 dollars HT. Les SSD DC d'Intel sont garantis cinq ans.