L'étude Forrester concernant l'état actuel de la mise en place du Green IT dans le monde se base sur les réponses de 531 professionnels IT mondiaux, originaires de 476 entreprises ou PMI/PME différentes. Elle démontre principalement qu'en matière d'adoption, c'est l'argument « coût » qui prime durant la décision, plus qu'une réelle volonté de préserver la planète. Malgré tout, la conséquence reste la même, et 59% des entreprises prennent en considération le critère écologique lors de la mise en place d'équipements IT. On observe des variations de ce chiffre selon la zone géographique sondée et la taille de l'entreprise.

L'étude similaire réalisée en 2007 donnait un résultat de seulement 25% sur cette prise en compte de l'écologie. Néanmoins, comme précisé auparavant, c'est principalement l'argument de la baisse des coûts énergétiques qui, à 68% des entreprises, prédomine. A l'opposé, la raison purement écologique observe une importante chute, passant de 50% en octobre 2007, à 28% de réception positive chez les professionnels.

Une meilleure communication des avantages

Selon l'enquête, quelques obstacles freinent encore le développement du Green IT. Déjà, l'absence de présentation claire des avantages compétitifs que cela pourrait représenter pour l'entreprise, et de l'éventuel retour sur investissement est un facteur qui touche 40% des sondés. La tâche de mettre plus en avant le potentiel ROI revient donc aux fournisseurs de services. De même, cet avantage compétitif n'est que rarement prioritaire par rapport à des choix économiques plus pressants . Les bienfaits environnementaux ne représentent 12% d'entre eux, tandis que 26% préfèrent mettre l'accent sur une amélioration de l'efficacité des systèmes d'information et 20% sur l'optimisation des process. Enfin, l'absence d'une direction relative à ces sujets entrave aussi leur potentielle mise en place. Seuls 10% des interrogés déclarent disposer d'une telle structure, et ce chiffre chute à 4% en Amérique du Nord et 8% en Asie, alors que l'Europe semble quelque peu en avance sur le sujet avec 18%. Ici encore réside le rôle d'une meilleure promotion des solutions Green, afin de sensibiliser à l'impact inter-services des économies réalisées.

Certaines solutions sont à la mode

Autre constat, l'intérêt pour les services Green IT reste certes stable, mais dramatiquement bas. 76% des entreprises et PMI/PME déclarent en effet ne pas avoir de projet à ce niveau, et seules 7% d'entre elles ont déjà adopté une de ces solution. Par ailleurs, celles qui pensent que le secteur IT a un rôle central dans le déploiement de solutions écologiques dans l'ensemble de l'entreprise est en chute, passant de 43% à 38% depuis l'an dernier. La virtualisation des serveurs est le projet actuellement le plus implanté, 68% des sondés y étant déjà passé, et 22% comptant le faire d'ici à fin 2011. La solution ayant visiblement le plus d'avenir dans l'immédiat concerne la suppression des applications redondantes, qui obtient le chiffre le plus élevé d'intentions d'implémentation, avec 35% d'ici fin 2011. En termes d'économies d'énergie concrètes et importantes, la réduction du nombre d'imprimantes et la maîtrise de l'alimentation des ordinateurs sont déjà adoptées par respectivement 66% et 41% des entreprises.

La gestion de l'émission de carbone et de l'énergie en entreprise (ECEM) est quant à elle en pleine croissance. Par rapport aux chiffres de novembre 2009, on observe 6% d'adoptions supplémentaires, pour un total de 19% (23% en Europe). Résultats encore un peu légers étant donné que le marché des fournisseurs d'ECEM se développe rapidement. Forrester déclare d'ailleurs suivre l'activité de 70 d'entre eux. Le vrai signe de la croissance de ce marché réside ici non pas dans le nombre d'entreprises y ayant déjà recours, mais dans l'augmentation de celles-qui prévoient de le faire d'ici deux ans ou plus. Elles étaient 13% en novembre dernier, et sont désormais 27%.

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