Du 16 au 18 mai, à Paris, Porte de Versailles, le salon Géo-événement 2006 fournit une tribune aux métiers concepteurs et utilisateurs des systèmes d'information géographique (SIG). Avec, dès le premier jour, la tenue des "1ères assises des géomaticiens" qui fait suite au colloque emploi/formation de l'Afigeo (association professionnelle) qui s'est tenu le 1er décembre dernier. Car les questionnements et les raisons de se remettre en cause ne manquent pas pour ce milieu en forte mutation sous les impacts cumulés de l'évolution des technologies (l'effet du logiciel Google Earthnotamment, et les risques de la banalisation), de l'émergence de débouchés fort diversifiés (santé, sécurité civile, transports et logistique, géomarketing, mobilité) mais aussi des difficultés de positionnement. En voie de structuration, la filière des métiers liée à l'exploitation des données géographiques s'appuie sur un réseau de formation initiale (masters et licences) relativement fourni. Au dernier recensement présenté par l'université d'Orléans au colloque de décembre 2005, plus de cent géomaticiens débutants sont issus chaque année des huit licences professionnelles dédiées. Ils sont chefs de projet SIG, projeteurs, chargés d'études ou de mission, gestionnaire de bases de données, technico-commercial ou tout simplement informaticien de collectivité territoriale. Mais en dépit de l'essor des débouchés depuis vingt ans (65% des emplois dans le secteur public, 35% dans les entreprises, en 2005, contre une répartition 50% public-50% privé en 2003), la filière n'en est pas moins marquée par la précarité. Selon l'étude faite en 2003 et en 2005 auprès des professionnels en activité (étude Afigeo, CNIG, GeoRezo.net), 46% d'entre eux ont déjà connu une période de chômage. Signe d'une certaine dynamique intra-professionnelle, 40% des "pro" du SIG, en poste ou non, sont en recherche d'emploi. Plus encourageant encore, les nouvelles pousses nées de cette activité multifacette trouvent écho à leur offre, avec des services spécialisés, des logiciels de géomarketing notamment, y compris auprès des petites entreprises qui commencent à les trouver à leur portée. En Bretagne et en pays nantais, le Réseau géomatique de l'Ouest s'en fait le porte-drapeau en fédérant les entreprises (Alkante, Archivideo, Artefacto/Aiga, G2B/Memoris, Geobs, Netagis, Thales Navigation), les laboratoires (Institut de géographie et d'aménagement régional de l'université de Nantes, Ecole supérieure des géomètres et topographes, master Sicat de l'université de Rennes 2), les collectivités et services de l'Etat travaillant dans ce domaine. Autre pan de questionnement qui trouvera écho durant le Géo-événement 2006, les enjeux du géomarketing avec, notamment, la diversité des systèmes d'information auxquels doit s'intégrer l'apport de cette utilisation de l'information géographique, les conséquences et besoins générés par la mobilité des consommateurs, la sophistication croissante des outils masquant une pauvreté de l'analyse, etc. Sans oublier l'apport de l'Open source, des pratiques de coopération et de mutualisation et autres "géoloufoqueries" (sic, organisateur Ortech).