Google Books, le projet du pharaonique moteur de recherche visant à numériser et mettre en ligne des extraits de millions de livres, suscite toujours plus de désapprobation. Les éditions de la Martinière viennent ainsi d'assigner la filiale française du groupe ainsi que Google Inc. devant le TGI de Paris. L'éditeur fait mention de trois griefs à l'encontre du groupe californien. En premier lieu, Google serait coupable de contrefaçon : les extraits d'une centaine d'ouvrages de trois filiales - Le Seuil, Delachaux & Niestlé, Abrams - ont été numérisés et diffusés. La Martinière reproche ensuite à Google la présentation des oeuvres sur son site : le papier est déchiré, les pages prises au hasard, le travail des auteurs n'est pas respecté, déplore-t-on ainsi au siège de l'éditeur parisien. Enfin, Google s'impose comme un partenaire non choisi et porte atteinte à la liberté d'entreprendre : "nous aussi on pourrait vouloir numériser nos livres, d'ailleurs tous les éditeurs ont des projets dans ce sens", explique la Martinière. Surtout, au-delà de l'aspect juridique de l'affaire, l'éditeur entend faire naître un débat : "on espère que cela fera boule de neige, il faut bien que le débat commence, qu'il soit posé et ce n'est pas à Google de le faire", explique une source proche de l'éditeur.