« Nous avons constaté que Google contourne la fonction protection de la confidentialité P3P (Platform for Privacy Preferences) dans le navigateur Internet Explorer » a expliqué dans un blog, Dean Hachamovitch, vice-président en charge de l'activité Internet Explorer chez Microsoft. Il ajoute que « le mécanisme de contournement utilisé par Google est différent de celui de Safari, mais le résultat est similaire ».

IE bloque par défaut les cookies de sites tiers, sauf si ces bouts de code sont conformes avec le protocole P3P. Le site doit indiquer quelles informations seront récoltées et doit s'engager à ne pas tracer l'utilisateur. « Techniquement, la méthode de Google utilise une nuance dans la spécification de P3P avec une chaîne de caractères qui lui permet d'éviter les politiques de sécurité installées par Microsoft », souligne Dean Hachamovitch.

Google considère P3P comme dépassé et dangereux pour le web moderne


Rachel Whetstone, vice-présidente, responsable de la communication de Google, a rétorqué dans un communiqué envoyé par courriel à nos confrères d'IDG NS que la politique de Microsoft est « largement non-opérationnelle ». Les fonctionnalités les plus récentes sur les cookies sont cassées lors de leur mise en oeuvre dans Internet Explorer. La dirigeante fait référence au bouton « like » de Facebook, mais aussi à la possibilité de se connecter sur des sites web en utilisant un compte Google. « Il est bien connu qu'il est impossible de se conformer à la demande de Microsoft si l'on veut offrir ces fonctionnalités », précise Rachel Whetstone. Elle ajoute que « le protocole P3P n'a pas été conçu pour des situations nouvelles. En conséquence, nous avons inséré un lien dans nos cookies qui dirige les utilisateurs vers une page où ils peuvent en apprendre davantage sur les pratiques de confidentialité associés à ces cookies ».

Rachel Whetstone enfonce le clou en citant Facebook qui a estimé que cette norme était désuète et ne prenait pas en compte les technologies actuelles du web. La responsable rappelle également que « l'organisation qui a établi P3P, le World Wide Web Consortium, a suspendu ses travaux depuis plusieurs années sur ce standard, car les navigateurs web récents ne le supportent pas complètement ».