Rassurer et séduire. Tel pourrait être le credo d'Eric Schmidt, le PDG de Google, à la lecture de l'entretien qu'il a accordé à nos confrères des Echos. Rassurer d'abord. Soucieux de ne pas sombrer dans les mêmes écueils antitrust avec Internet que ceux contrariant Microsoft sur le terrain des OS, l'homme fort du pourtant pharaonique moteur de recherche se défend de vouloir prendre part à la consolidation du secteur dans lequel il oeuvre. Pas d'achat majeur en vue donc pour Eric Schmidt, qui ne lorgne ni du côté de Yahoo ou d'eBay, ni de celui d'AOL Europe. Google n'a, il est vrai, jamais procédé à de larges acquisitions de groupes concurrents, se contentant de mettre la main sur des technologies sur lesquelles s'appuyer pour mieux asseoir ses rentrées publicitaires. Rassurer, c'est également se défendre de ne pas respecter le droit d'auteur en mettant en ligne, sans le consentement des ayant-droit, des extraits d'ouvrages dans le cadre du projet Google Books. Poursuivi, notamment, par l'éditeur français La Martinière, le moteur de recherche nie vouloir leur nuire et dément en tirer le moindre profit... pour l'instant : "aujourd'hui il n'y a pas de liens sponsorisés sur ces pages (...) Effectivement, on pourrait peut-être en mettre demain. Mais je ne le pense pas". Séduire ensuite. Eric Schmidt annonce ainsi l'ouverture prochaine d'un centre de recherche en France : "il y a en France des compétences techniques et une excellence en mathématiques qui me conduisent à y créer un centre de recherche et développement. Google doit apparaître aussi français que possible et seuls des ingénieurs locaux pourront y parvenir". L'hégémonique moteur, pas avare d'un compliment à l'égard de son public, renforcera ainsi sa présence en Europe, après l'Angleterre, l'Irlande, la Suisse et la Norvège.