Dixit IBM, HP devra « lutter » pour réussir à intégrer les solutions de gestion de l'information de l'éditeur Autonomy  et les ressources combinées des deux sociétés ne seront pas une menace sérieuse pour ses offres de gestion et d'analyse des données. Cette déclaration a été rapportée par notre confrère de ComputerWorld UK, Antony Savvas, à l'occasion de la sixième édition de l'événement Information On Demand (IOD) d'IBM (du 23 au 27 octobre à Las Vegas). 10 000 clients et partenaires étaient attendus sur ce salon dédié aux solutions de gestion des données de Big Blue.

Interrogé à cette occasion sur l'impact attendu suite au rachat d'Autonomy par HP, Steve Mills, senior vice-président en charge de l'activité logiciels et systèmes d'IBM, a été particulièrement critique. M.Mills a ainsi déclaré: « Ça va être dur pour HP d'exploiter Autonomy et obtenir un retour sur investissement, ils ont dépensé beaucoup d'argent pour ça [cette acquisition] et il n'y a aucune certitude quant à ce retour. (...) Nous étions déjà en compétition avec Autonomy sur ce marché avant l'acquisition et faire partie de HP sera ou ne sera pas une difficulté pour eux. »

Une course frénétique aux acquisitions

HP a récemment finalisé l'acquisition  d'Autonomy pour un montant de 11,7 milliards de dollars  et même IBM a récemment acquis l'éditeur canadien d'analyses de risques Algorithmics, qui travaille notamment avec HSBC et Société Générale, pour un montant plus modeste, 387 millions de dollars. Steve Mills a indiqué sur ce dernier point : « Nous sommes un peu plus réfléchi quant à la façon de dépenser l'argent des actionnaires ! »  

Cela dit, ces dernières années IBM a effectué une vingtaine d'acquisitions dans le domaine de la gestion de l'information et de l'analyse des données. La firme d'Armonk estime d'ailleurs qu'elle est sur ​​la bonne voie pour capter une bonne partie d'un marché estimé à 16 milliards de dollars en 2015.

Oracle toujours dans le collimateur d'IBM

La compétition avec le duo HP / Autonomy n'était pas la seule cible d'IBM lors de cette discussion avec le dirigeant d'IBM, Oracle est également venu sur le tapis. A la question de savoir si le nombre d'inscrit à événement IOD n'était pas plutôt modeste par rapport aux 45 000 personnes qui participent tous les ans à la manifestation OpenWorld, Arvind Krishna, directeur général d'IBM en charge de l'activité gestion de l'information, a rejeté la comparaison.  « Alors qu'Oracle a choisi d'organiser un grand événement, nous avons cinq manifestations différentes qui se concentrent sur des domaines différents : cet événement IOD, la conférence Impact, Lotusphere, Rational et Tivoli, et nous pensons que cela fonctionne beaucoup mieux ainsi. »


Arvind Krishna, directeur général d'IBM en charge de l'activité gestion de l'information

Pendant la keynote d'Arvind Krishna, Curt Cotner, employé au sein de la division gestion de l'information d'IBM, a tapé sur les capacités de traitement des bases de données d'Oracle, indiquant que le nombre de coeurs et processeurs utilisés dans les résultats publiés par l'éditeur de Redwood  était «incertain».

Un autre dirigeant d'IBM dans le New Hampshire, qui a préféré resté anonyme, a également cogné sur Oracle en affirmant à notre confrère de ComputerWorld UK : « Nous sommes meilleurs quant à l'intégration de technologies issues d'entreprises que nous avons achetées, il suffit de regarder Oracle, ils ont parlé de « Fusion » pendant des années après les acquisitions de PeopleSoft et JD Edwards, et ces technologies ne sont pas encore totalement intégrées. »


Illustration principale : Steve Mills, senior vice-président en charge de l'activité logiciels et systèmes d'IBM, crédit photo D.R.