Depuis une dizaine d'années, afin de réduire leurs coûts, les grands comptes ont industrialisé leurs procédures d'achat, y compris dans l'informatique. Conséquence : elles référencent ou déréférencent leurs fournisseurs, en particulier les SSII. Les grandes SSII sont sorties gagnantes de cette pré-sélection, les moyennes et petites SSII, et toutes celles qui occupent des niches, sont écartées des appels d'offres. Ce schéma est largement connu. Des SSII de la taille d'une PME, pourtant très expertes, sont éjectées d'office des procédures d'appels d'offre. Ce processus de sélection a entraîné un effet pervers. Les grandes SSII, faute de compétences ou d'implantations géographiques suffisantes, ont parfois sous traité une partie des contrats obtenus dans les grands comptes. Les petites SSII et les SSII spécialisées gardent ainsi du business, mais sans être maître des contrats et sans gagner la reconnaissance technique et tarifaire de leurs engagements. A l'opposé, les grands comptes donneurs d'ordre ne s'y retrouvent plus. « Ce phénomène de sous traitance des grandes SSII vers les SSII plus spécialisées s'est même accéléré, note Laurent Lévy, l'un des associés fondateurs d'Inop's. C'est devenu une sous-traitance à outrance. » D'un côté, les donneurs d'ordre perdent de vue la teneur du contrat, de l'autre, la SSII spécialisée qui assure ce contrat ne perçoit pas la marge qu'elle devrait. De cette double frustration est née l'idée de créer Inop's. Une plate forme destinée à mettre en relation, d'une part les opérationnels des grands comptes soucieux de traiter avec des sociétés référencées dans des contrats clairement menés, de l'autre, des SSII qui n'entendent pas se faire laminer encore plus en période de crise. Elles voient en effet s'envoler entre 15 et 40% de la marge réalisée sur les contrats. Un marché devenu très opaque