Les sanglantes attaques terroristes qui ont pris pour cible Bombay en fin de semaine dernière - le bilan provisoire fait état de 172 morts - ont mis en lumière l'importance d'Internet dans nos sociétés. Qu'il s'agisse des membres du groupe islamiste Lashkar-e-Taiba, des otages ou des proches de personnes se trouvant à Bombay, tous se sont rués sur une multitude de moyens de communication. A commencer par les terroristes, sur lesquels ont été retrouvés des Blackberry et des téléphones satellites. Des appareils qu'ils ont utilisés pour communiquer entre eux et pour suivre les informations relayées sur la multitude de sites Web couvrant les événements, notamment les déplacements des forces de l'ordre et les réactions internationales suscitées par leur action. Selon les premiers éléments de l'enquête officielle, les séditieux étaient également équipés de GPS et se seraient servi de Google Earth pour planifier le trajet les menant aux différents lieux de massacre. L'outil cartographique de Google avait été pointé du doigt en 2005 par l'ancien président indien Abdul Kalam, qui relevait les risques relatifs à la mise à disposition publique d'informations sur les installations militaires ou stratégiques du pays. Néanmoins, les attaques de la semaine dernières visaient exclusivement des sites publics, identifiés certes sur Google Earth, mais aussi sur tous les plans touristiques. La blogosphère en ébullition Du côté des victimes aussi, l'IT a été grandement mise à contribution pendant et après les attaques. Et notamment la blogosphère, qui s'est mobilisée pour relayer informations et aide. Sur Twitter, par exemple, les utilisateurs ont publié des milliers de messages permettant de suivre, presque en temps réel, le déroulé des événements. Parmi eux, plusieurs se trouvaient à Bombay et ont ainsi souvent pris de vitesse les organes de presse en diffusant des informations très concrètes et des photos. Sur Blogspot, le blogue Mumbai Help a été créé pour venir en aide aux proches de personnes présentes à Bombay. On y lit ainsi de nombreux messages d'internautes installés hors de l'Inde, qui diffusent les numéros de téléphone mobile de leurs amis ou des membres de leur famille. D'autres internautes, présents à Bombay, se chargent alors d'essayer de joindre les personnes concernées. Le blog publie également les listes des otages libérés, des blessés et des tués.