L'ARF (Association des régions de France) a imaginé une « 27e région ». Malgré l'ambiguïté de son nom, cette dernière n'est en aucun cas une nouvelle collectivité. Il ne s'agit pas non plus d'un nouveau et énième groupe de réflexion sur le sujet. Alain Rousset, Président de l'ARF et du Conseil Général d'Aquitaine, définit cette 27e Région comme un « laboratoire commun de R&D sur les politiques publiques à l'age du numérique ». Christian Paul, président de la commission TIC de l'ARF et vice-président du Conseil Général de Bourgogne, tient à préciser : « c'est un réseau de régions, d'élus avec leurs équipes, d'innovateurs dans les territoires, d'universités, d'entreprises, etc. Autant de mondes qui n'ont pas l'habitude de se parler. C'est un outil d'innovation et d'expérimentation pour comprendre comment les politiques publiques peuvent changer grâce aux TIC. Et il ne s'agit pas seulement de réfléchir, mais bel et bien de faire. En grand et en réel. » Le réseau compte déjà une centaine de personnes. Sa démarche s'appuie depuis le départ sur la FING. La Fédération Internet Nouvelle Génération travaille depuis 2000 sur les nouveaux usages des TIC, et en particulier ceux du Web 2.0, dans la société en général. Six grands défis vont guider la 27e Région, qui se déclineront ensuite en projets concrets : préparer le lycée nouvelle génération, inventer l'université de demain, repenser l'espace régional et la prospective des territoires, réussir l'économie en réseau, atteindre la haute qualité informationnelle. Deux ou trois projets devraient démarrer dès cette année. Partir des besoins des usagers et ne pas recréer un ghetto des TIC Ce groupe de travail recensera bien sûr les bonnes pratiques déjà en place dans les régions, mais surtout il leur permettra de mettre en commun leurs idées et leurs ressources. Il fera aussi appel à des entités extérieures : universités, scientifiques, R&D d'entreprises privées, autres collectivités locales (départements, communes, etc.), autres pays. Les projets partiront des besoins des usagers et non d'une volonté quelconque d'équiper les collectivités avec telle ou telle technologie. Une démarche courante en entreprise, qu'il est temps d'appliquer dans la société. « Il n'est pas question de recréer un ghetto des TIC, insiste Christian Paul, mais nous (ndlr : les élus) avons néanmoins besoin d'élever notre culture numérique commune. En la matière, la politique court encore après la société. Qui plus est, dans la 27e Région, nous voulons profiter de notre démarche pour devenir les garants du décloisonnement entre ceux qui s'occupent de l'aménagement du territoire, ceux qui s'occupent des écoles, ceux qui s'occupent de l'économie.... Les innovateurs sont transverses. »