Le groupe de défense DCNS, détenu à 62% par l'Etat français, est dans ses petits souliers. Le quotidien The Australian a révélé que 22 400 pages de documentation confidentielle relative à son sous-marin de combat Scorpène ont en effet fuité. Dans ces milliers de pages figurent des informations hautement sensibles concernant les sondes, systèmes de communication mais également le système lance-torpilles de ce vaisseau. Les sous-marins Scorpène ont notamment été achetés par la Malaisie, le Chili ou encore le Brésil et l'Inde. « J'ai demandé au commandant de la marine d'enquêter et de découvrir ce qui avait fuité et l'étendue de ce qui nous concerne », a indiqué le ministre indien de la Défense, Manohar Parrikar à The Australian.

Si on ignore les modalités et les moyens employés pour réaliser ce hack, les causes semblent en revanche bien établies. « La concurrence est de plus en plus dure et toutes les pratiques peuvent aussi avoir lieu dans ce contexte-là [...] Il y a l'Inde, l'Australie, il y a d'autres prospects, d'autres pays qui pourraient aussi émettre légitimement des interrogations sur DCNS. Cela fait partie des outils de la guerre économique [...] Les plus hautes autorités se sont saisies de l'affaire », a indiqué à Reuters un porte-parole de la DCNS. 

Un sous-traitant de la DCNS en cause ?

Selon le site The Australian, les données auraient pu être emportées hors de France en 2011 par un ancien officier de la marine française sous-traitant de la DCNS. Les documents pourraient avoir aussi transité par des sociétés du sud-est asiatique avant d'être finalement envoyés à une entreprise en Australie, poursuit le journal. Des informations non confirmées à ce stade par la DCNS, une enquête étant actuellement en cours.

Cette fuite massive de données inquiète également l'Australie qui a conclu en avril dernier un contrat de plus de 30 milliards d'euros avec la DCNS pour la conception et la fabrication de sa prochaine génération de sous-marins. Pour autant, cette génération de vaisseaux, Shortfin Barracudas, dispose d'un système de combat différent du Scorpène fourni par les Etats-Unis qui n'est à ce titre pas présent dans la documentation volée.