Les salariés d'Arès sont inquiets face aux orientations de stratégie de plus en plus variées qu'enchaîne la société depuis deux ans. Hier on assistait à un troisième coup de théâtre : la SSII a annoncé qu'elle comptait se débarrasser de ses activités d'éditeur de progiciels (les gammes Arcole et Actipidos). Arès, surtout connu auprès des entreprises comme un revendeur en gros de matériel informatique, avait pourtant réussi à se forger une réputation de société de services en développant ses propres solutions. Très spécifiques (notamment dans le secteur de la santé), ces progiciels généraient de nombreuses prestations à valeur ajoutée. Cette vente est donc aux antipodes du recentrage vers les services annoncé par Arès il y a quelques semaines, puisque la société se défait du fer de lance qui lui a permis d'asseoir son image de SSII auprès de ses clients. En 2006, la société avait cédé ses activités de distribution pour se consacrer aux services. Fin 2007, la SSII a racheté Databail et Adequat, deux sociétés de distribution et de location d'infrastructures, tout en remerciant plusieurs responsables d'agences et en changeant le mode de commissionnement des commerciaux. De quoi laisser perplexes employés et syndicats. « Nous ne pouvons que nous interroger sur la pertinence de ces revirements, explique Mina Chibchib, déléguée syndicale centrale CFDT d'Arès. Nous ignorons quelle est la stratégie, mais nous savons que vendre les bijoux de famille n'est pas réellement un signe de développement. » Lire l'article complet de Pascal Boiron sur Distributique