L'interview est suffisamment rare pour être mentionnée : Larry Ellison a répondu aux questions du présentateur Charlie Rose dans l'émission « This Morning » diffusée mardi matin sur la chaîne de télévision américaine CBS. Une autre partie de l'interview sera diffusée ce mercredi. Selon le CEO d'Oracle, « un certain niveau de surveillance de la part du gouvernement est « essentiel » si le pays veut minimiser l'incidence des attaques terroristes, comme l'attentat du Marathon de Boston ». Avec l'animateur de CBS, il a évoqué les programmes d'espionnage et la collecte d'informations du gouvernement, révélés plus tôt cette année par l'ancien salarié de la NSA, Edward Snowden. « Cela fait longtemps que les organismes de cartes de crédit collectent des informations personnelles », a déclaré Larry Ellison.

Mais l'espionnage des individus irait trop loin « si le gouvernement l'utilisait pour un ciblage politique », ou si les membres des partis politiques l'utilisaient pour enquêter sur « ceux qui ne sont pas d'accord avec eux », a ajouté le CEO d'Oracle. Avant de fonder Oracle, celui-ci avait travaillé pour la CIA sur un projet de base de données pour l'agence américaine. « En tout état de cause, le public n'est pas sans recours contre les politiques du gouvernement », a-t-il répondu à Charlie Rose. « L'élément important est que nous vivons dans une démocratie. Si nous ne sommes pas d'accord avec ce que fait la NSA, nous pouvons nous débarrasser de ce gouvernement et en choisir un autre ».

Steve Jobs était « notre Edison », « notre Picasso »

Larry Ellison a également parlé de son amitié avec Steve Jobs, disant qu'Apple « ne pourra pas connaître le même succès » avec et sans Steve Jobs. Le PDG d'Oracle était un ami proche de Steve Jobs. « Il était brillant », a-t-il rappelé. « C'était notre Edison. C'était notre Picasso. C'était un inventeur incroyable. Nous avons vu Apple avec Steve Jobs », a-t-il ajouté, levant la main en l'air. « Nous avons vu Apple sans Steve Jobs », a-t-il ajouté en baissant la main. « Il est irremplaçable », a-t-il assuré, en ajoutant cependant qu'il aimait bien l'actuel CEO d'Apple, Tim Cook, et qu'il n'était pas en train de court-circuiter Apple.

Larry Ellison a aussi évoqué certains moments passés avec le fondateur d'Apple, les derniers jours de sa vie. « J'allais tout le temps le voir », a-t-il raconté. « Nous allions toujours nous promener, et nos ballades devenaient de plus en plus courtes. A la fin, nous marchions autour du pâté de maisons », a ajouté Larry Ellison. « Je le voyais s'affaiblir. C'est le type le plus fort que je n'ai jamais rencontré. Au bout de sept ans, le cancer a fini de l'épuiser. Il ne voulait plus souffrir. Il a arrêté ses médicaments un samedi ou un dimanche et le mercredi suivant il était parti ».

Un problème avec Larry Page, de Google

Dans son interview, Larry Ellison a aussi évoqué le litige sur le système d'exploitation Android qui oppose Oracle à Google. En 2010, sa société a porté plainte contre celle fondée par Larry Page et Sergey Brin, affirmant qu'Android violait des brevets et des droits d'auteur détenus par Oracle sur le langage de programmation Java. La firme de Larry Ellison a perdu son procès, mais a fait appel. « Je pense que Google a été malveillant », a déclaré Larry Ellison, retournant le slogan « ne soyez pas malveillant » (« Don't be evil »), utilisé par le moteur de recherche.

« J'ai surtout un problème avec les gars de Google. Larry Page, en particulier. C'est lui qui prend les décisions, qui dirige l'entreprise ». Celui-ci n'est pas allé jusqu'à traiter Larry Page lui-même de malveillant (« evil »). « Je pense qu'il s'est trompé cette fois-ci », a déclaré Larry Ellison. CBS doit diffuser d'autres passages de l'interview de Charlie Rose avec Larry Ellison aujourd'hui.

L'interview de Larry Ellison sur CBS