C'est Peter Sondergaard, senior vice-président (au Gartner tout le monde est vice-président, mais pas toujours senior) du Gartner qui  a montré le couperet de la guillotine : d'ici 2014, 25% des budgets informatiques gérés par les DSI vont leur échapper, au profit des directeurs marketing. En 2017, ces derniers auront même des budgets informatiques plus importants que ceux de leurs collègues de l'informatique.

Pour apaiser la douleur, le docteur Peter Sondergaard accompagne son diagnostic  de trois sujets de réflexion que les DSI doivent appréhender : l'adoption d'une approche post-moderne du business, la poursuite de la simplicité dans leurs projets, l'emploi de la "destruction créatrice".

Première attitude conseillée aux DSI, adopter une approche post-moderne du business. Le Gartner entend par ce concept, une entreprise centrée sur le client et alimentée par l'explosion de l'information, la collaboration et la mobilité. Le tout rendu possible par le cloud computing.

2011 : 3% des dépenses vont au cloud

Dans la zone EMEA, le Gartner estime ainsi que 16 milliards d'euros seront consacrés aux services de cloud public en 2011, représentant environ 3% des dépenses informatiques de la zone. Ce chiffre est estimé à 20 milliards d'euros en 2012, et les services de cloud public vont croître plus de 10 fois plus vite que les dépenses globales des entreprises dans la zone EMEA jusqu'en 2015.

«Dans l'entreprise post-moderne, c'est travailler sur les clients, savoir comment vous le faites et comment vous les impliquez dans vos processus qui compte », a lancé Daryl Plummer, vice-président au Gartner. «Vous devez satisfaire vos clients, car ils veulent entrer en contact avec votre entreprise à travers leurs préoccupations immédiates. Ces clients pourront faire une partie du travail  parce qu'ils ont un intérêt direct dans vos résultats. Impliquer vos clients et les fidéliser permet de prolonger la vie de votre entreprise. »

Deuxième point, la simplicité, celle apportée par les DSI dans leurs projets informatiques. Pour créer cette simplicité, les DSI doivent mettre les clients et leurs besoins au centre de leur design et rendre l'expérience utilisateur plus simple par la construction de solutions sensibles au contexte. La demande pour plus de simplicité a été renforcée par le passage à des technologies mobiles, et sensibles au contexte informatique.

La prise d'informations contextuelles

Sur ce dernier point, le Gartner évoque par exemple la prise d'informations contextuelles, sur les individus dans le monde physique (leur emplacement et le moment de la journée), et sur leurs habitudes d'utilisation dans le monde numérique. « En 2015, vos appareils numériques en sauront plus sur vous que vous n'en saurez sur eux », a estimé Hung LeHong, vice-président de recherche chez Gartner. « Les entreprises doivent être prêtes à créer, de manière simple, mais riche en expériences clients, à travers n'importe quel appareil et n'importe quel environnement. »

Troisième sujet, les responsables informatiques doivent envisager « la destruction créatrice ». En clair, l'élimination des technologies existantes et, plus sélectivement, l'élimination des systèmes à faible impact, la prise de risques calculés pour employer de nouvelles solutions, dont les effets vont menacer ou carrément éliminer les vieux systèmes. 

Conclusion, bien que les départements informatiques soient considérés comme d'excellents fournisseurs de services pour l'entreprise, leurs  responsables ont besoin d'être moins des prestataires de services internes que des leaders. « Leurs partenaires ont besoin de leur leadership en vue d'atteindre de meilleurs résultats», a déclaré Tina Nunno, vice-présidente au Gartner. « Dans le même temps, ils veulent que l'informatique  soit peu coûteuse, sûre et fiable ».