La dernière génération de la carte micro PC Raspberry Pi est sortie du bois. Plus petit et moins cher que son prédécesseur, le Raspberry Pi Compute Module 3, ne devrait pourtant pas, d'après ses concepteurs, susciter un raz de marée chez les acheteurs. Au contraire, puisqu'il devrait commencer à s'écouler doucement par rapport au Raspberry Pi 3 d'après son créateur Eben Upton. Plusieurs centaines de milliers de modules devraient ainsi s'écouler cette année, bien loin des millions de Raspberry Pi 3 vendus lors de sa première année de commercialisation. Pour quelle raison ? Car cette génération de carte micro PC ne cible pas un usage domestique ou scolaire mais est taillée pour les applications industrielles ce qui en réduit, de façon plutôt naturelle, la portée. Car pour trouver un usage, les acheteurs devront d'abord avoir besoin de concevoir un produit doté sur son circuit d'un port pour l'accueillir, ce qui pourra prendre un certain temps.

Le Compute Module 3 dispose du même processeur ARM 64-bit quatre coeurs BCM2837 de Broadcom et d'un 1 Go de RAM, soit autant que le Raspberry Pi 3 mais dont la taille a été réduite de moitié, et sans ports Ethernet, USB, SD Card et affichage, de même pas de WiFi. En revanche, la carte dispose d'un port SODIMM, utilisé habituellement pour les mises à jour mémoire des ordinateurs portables, permettant aux concepteurs de produits industriels de les incorporer de différentes manières dans des robots, machines industrielles ou autres terminaux.

Une puissance 10 à 12 fois plus grande que son prédécesseur

« Nous avons vu des concepts intéressants, probablement celui qui nous enthousiasme le plus est celui des affichages grand format de NEC qui permettent d'inclure ce Raspberry Pi Compute Model 3 pour ajouter de l'intelligence à des écrans qui étaient jusqu'alors passifs », a indiqué Eben Upton. Les systèmes d'imagerie de NEC ont été présentés en octobre 2016, bien avant le lancement ce 16 janvier du dernier Raspberry. 

Les cartes de circuits imprimés utilisées dans les équipements d'usine ne nécessitent pas traditionnement les mêmes compétences de conception et le même nombre de couches que celles trouvées sur le Compute Module 3. « Avec un design modulaire, vous pouvez isoler beaucoup de haute technologie PCB dans un relatif petit espace », a par ailleurs fait savoir Eben Upton. La puissance annoncée de cette carte micro PC est 10 à 12 fois supérieure à celle de son prédécesseur mais consomme en revanche beaucoup d'énergie. « Si vous poussez vraiment loin les processus, vous pouvez tirez 4 watts », explique Eben Upton. Les acheteurs recherchant ce type de performance vont donc devoir faire attention aux contraintes de chauffe. « Si cela n'est pas fait correctement, alors la vitesse d'horloge est réduite. » Même avec le coeur multimedia désactivé et les coeurs processeurs ARM mis en veille pour sauver de l'énergie, la consommation reste autour des 100 mW.

Un design de carte aussi proposé par la fondation Raspberry

Le Compute Module 3 est disponible par le biais des distributeurs RS Components et Allied Electronics. Il coûte aux alentours des 30 dollars HT ou bien 25 dans la version Lite sans mémoire flash embarquée sur la carte. A titre de comparaison, un Raspberry Pi 3 « classique » coûte 35 dollars HT. A noter que RS Components va également fabriquer le Compute Module 3. Alors qu'il sera livré sans puce de mémoire flash, les acheteurs pourront choisir leur propre système d'exploitation sur demande. Généralement ce type de service implique de commander de grandes unités ou un coût supplémentaire, voire les deux. 

Pour commencer à utiliser le Compute Module 3, les acheteurs auront besoin d'un circuit imprimé avec un port SODIMM pour recevoir le module et fournir l'alimentation et d'autres connections. La fondation Raspberry Pi propose son propre design de carte, le Compute Module IO Board, sous licence open source pour faciliter son implémentation dans des produits. Il a en outre été revu pour faciliter l'ajout de mémoire flash.