(Source EuroTMT) Il aura suffi d'une erreur de manipulation de fichiers de la part de l'Arcep, pour avoir une vision très différente du marché de l'accès internet à haut débit en France. Les vainqueurs d'hier apparaissent finalement en moins bonne position que prévu. 

Pour mémoire, depuis un an, à la suite du lancement par Bouygues Télécom de son offre d'accès à haut débit "quadruple-play" (téléphonie fixe+internet+TV+mobile), une idée, a priori exacte, s'est installée : l'opérateur a réussi son implantation sur le marché du haut débit au détriment de ses concurrents. Parmi les principaux perdants de cette redistribution des cartes, on retrouve Orange et Iliad. Orange a toutefois sauvé son année 2009 grâce à une excellente performance au cours du dernier trimestre en raison des offres promotionnelles de fin d'année. Quant à Iliad, il est pénalisé par le fort taux de désabonnement chez Alice tandis que Free semblait incapable d'accroître son taux d'acquisition de nouveaux clients. En revanche, SFR consolidait ses parts de marché, contestant même à Orange le leadership dans la croissance trimestrielle.

Cette vision a été confortée avec les résultats commerciaux du premier trimestre 2010. Il y a quelques semaines, Bouygues Telecom a annoncé le franchissement de la barre des 500 000 BBox activées. Oui mais voilà, de nouveaux éléments sur l'état réel du marché du haut débit viennent modérer cette description. L'Arcep a en effet involontairement oublié de purger un document des chiffres gardés d'habitude secrets : les taux de « churn » des différents opérateurs haut débit. Si l'autorité de régulation a vite réparé son erreur, il était trop tard pour empêcher la diffusion de ces chiffres sensibles sur les sites en ligne et par les analystes. Et qu'apprend-on ?