Nos confrères d'Infoworld ont identifié les emplois IT qui auront les meilleurs potentiels de croissance et qui sauront résister à l'externalisation ou à une autre période de ralentissement économique. Ils ont dressé une liste des métiers les plus en vue en parcourant les annonces publiées sur les sites d'emplois américains Dice et Modis et en s'entretenant avec des dirigeants d'entreprises high-tech sur les compétences qu'ils rechercheront dans les années à venir. Au final, 6 fonctions sont promises à un bel avenir en raison d'un bon niveau de salaire, d'un fort degré de résistance et d'une influence véritable dans les entreprises que ce soit maintenant ou à l'avenir.

Le business architect

Le métier de business architect consiste à faire fusionner la technologie avec les processus métiers des entreprises.  « Le business architect doit s'assurer que tout fonctionne ensemble», explique Alex Cullen, analyste chez Forrester Research. « Sa mission consiste à ce que l'IT soit utilisée de façon plus efficace dans l'entreprise, que ce soit dans la vente, les services aux clients, ou dans d'autres domaines clés. »

Contrairement à l'architecte d'entreprise traditionnel dont le rôle vise à organiser la technologie pour répondre aux objectifs de l'entreprise, le business architect, placé sous la responsabilité directe du PDG, doit façonner une stratégie d'entreprise de haut niveau tout en ayant une technologie à l'esprit.

« Les business managers veulent choisir la technologie qui répond le mieux à leurs besoins en ayant la liberté de  pouvoir s'en éloigner pour passer à la suivante », précise Alex Cullen.
Dans un monde où il sera possible de mettre à disposition des ressources basées sur le cloud dans le cadre d'une nouvelle initiative commerciale en se servant uniquement d'une paire d'écrans, le besoin en architectes d'entreprise diminuera au profit des business architect. Ces derniers auront pour mission d'apporter aux gestionnaires les connaissances dont ils ont besoin pour effectuer judicieusement leur choix.

Le spécialiste des données

Les Big data, c'est à dire la surabondance d'informations non structurées ou semi-structurées représentent d'importantes opportunités. Noyées dans cette montagne de données, des pépites précieuses sur le comportement des clients, les risques de sécurité, de défaillances potentielles du système, et plus encore. Mais lorsqu'on voit des téraoctets qui doublent de volume tous les 18 mois, par où commencer ?  C'est là que le spécialiste des données entre en jeu. Ce dernier peut ouvrir de nouvelles perspectives en découvrant des modèles cachés dans les données non structurées, telles que le comportement des clients ou des cycles du marché. Sur le plan du business, cet analyste peut utiliser en profondeur les tendances des données afin d'optimiser des sites web pour gagner des clients. Au sein du département IT, il peut repérer les défaillances potentielles d'un cluster de stockage ou détecter les menaces de sécurité.

« Il existe actuellement un consensus intellectuel sur le fait que le seul moyen de faire tourner une entreprise consiste à  utiliser Google Analytics avec des spécialistes en données pour trouver des opportunités », explique Norman Nie, PDG de Revolution Analytics, un éditeur du langage de programmation d'analyse de données R. Ce langage est juste un outil dans la panoplie du spécialiste des données et côtoie d'autres solutions analytiques de fournisseurs bien établis qui vont de SAS Institute jusqu'à  la plateforme IBM InfoSphere en passant par les acquisitions récentes d'EMC, comme Greenplum et Isilon Systems.

Selon Norman Nie, le métier de spécialiste des données exigera un spectre de compétences, du nettoyeur de données de base, jusqu'au statisticien de haut niveau, soit un large éventail de possibilités pour les nouveaux arrivants sur ce terrain. Comme le monde des affaires deviendra de plus en plus « social » (au sens réseau social), la demande pour sonder les profondeurs de tout ces réseaux communautaires de données ne fera qu'augmenter. Certains considèrent même que ces données seront le nouvel or noir.


L'architecte des médias sociaux

Les outils et services liés aux réseaux sociaux sont présents à tous les niveaux de l'entreprise. Utilisés pour communiquer au sein du département informatique, on les trouve aussi à l'étage de la direction comme outils de collaboration, ou encore dans les workflows de connexion avec les partenaires et les échanges avec les clients dans le cadre du support. A mesure que s'accroît la complexité de ces outils, les entreprises ont besoin de spécialistes pour que l'ensemble fonctionne correctement.  Les médias sociaux n'incluent pas seulement le recours à Facebook et Twitter. Il faut aussi surveiller des éditeurs comme IBM, Jive et Yammer. Ils offrent des outils sociaux pour les clouds publics et privés qui redéfinissent le rôle du média social pour l'entreprise. Cela crée une demande pour des professionnels de la IT détenant des compétences spécifiques pour construire des communautés sécurisées au sein d'un réseau d'entreprise et entre les entreprises et leurs clients.

En 2010, nous avons vu croître une couche middleware nouvelle pour protéger la propriété intellectuelle, tout en s'ouvrant aux outils sociaux », explique Michael Fauscette, analyste chez IDC. « On a commencé à voir ce genre de choses parce que les entreprises veulent les avantages du web social, sans dépendre de réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter. »

Dans les entreprises, poursuit Michael Fauscette, les outils sociaux doivent fonctionner ensemble en toute sécurité tout en offrant un maximum de transparence. Les données produites par ces outils doivent être accessibles et consultables à l'intérieur de l'entreprise, mais impénétrables de l'extérieur de l'entreprise. Dans les grandes entreprises, l'infrastructure sociale tend à inclure de multiples plateformes communautaires. Pour concevoir une infrastructure dans laquelle toutes ces applications peuvent cohabiter ensemble, il faudra des professionnels axés explicitement sur ces médias sociaux. Parce que les outils de réseaux sociaux dans l'entreprise n'en sont encore qu'à leurs débuts, l'éventail des dénominatifs pour les nouvelles fonctions émergeant dans cette sphère varient sensiblement. Mais, au moins sont-ils devenus plus matures, après les premiers « social media strategist » ou « social media manager » que l'on a pu voir apparaître au début.  Au cours de conversations avec des analystes et des responsables informatiques aux Etats-Unis, d'autres titres, plus spécialisés ont été répertoriés :  « Director of social business technology », « director of enterprise collaboration strategy » ou, plus communément, « social media architect ».

Ce que ces titres ont en commun, c'est l'accent mis sur la technologie elle-même. En cela, ils se distinguent de l'orientation purement stratégique commune aux titres liés aux médias  sociaux auparavant. Ce sont des rôles qui sont placés sous l'autorité du DSI et qui doivent apporter leur expertise informatique pour assister les fonctions métiers de façon tangible. « Peu importe leur titre précis », conclut l'analyste d'IDC. « Il y aura davantage de demandes les concernant au cours des 18 à 24 prochains mois, si davantage de réseaux sociaux sont déployés. »

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