L'enquête concernant le scandale financier qui éclabousse Satyam a conduit hier le Bureau central d'investigation indien (CBI) à inculper neuf anciens employés de Satyam. Parmi eux on retrouve Ramalinga Raju, fondateur et ancien président de la quatrième SSII indienne, son frère Rama Raju, ex-PDG, et Vadlamani Srinavas, l'ancien directeur financier. Ils sont derrière les barreaux depuis le mois de janvier dernier. Deux autres membres de la famille Raju sont également impliqués dans cette affaire. Les plaintes ont été déposées au tribunal d'Hyderabad, où se situe le siège de Satyam. Plusieurs chefs d'inculpation sont détaillés dans un dossier de 65 000 pages, constitué en 45 jours : conspiration, fraude, contrefaçon, falsification des comptes, utilisation de faux ou encore destruction de preuves. Lakshmi Narayana, en charge de l'enquête, a déclaré que d'autres charges pourraient venir compléter le dossier. Depuis la fin de l'année 2008, Satyam a du faire face à une succession de bourrasques. Le 16 décembre, la SSII annonçait qu'elle souhaitait se diversifier dans la construction avant de faire marche arrière face à la réprobation des investisseurs et des analystes. Deux nouveaux coups de massue ont ensuite atteint la SSII : la Banque mondiale a décidé de bannir Satyam de la liste de ses prestataires jusqu'en septembre 2016, et quelques jours après ce sont les frères Raju qui ont avoué avoir artificiellement gonflé les bilans de la société, avant de démissionner. Ils auraient également créé quelque 10 000 emplois fictifs. La SSII est passée sous le contrôle du gouvernement et a mis 25% de ses actions en vente. IBM serait en lice pour les racheter, selon la presse indienne. Les accusés ont été placés en détention jusqu'au 15 avril prochain, tandis que l'enquête se poursuit. Un porte-parole de Satyam a indiqué que la SSII comptait coopérer avec les enquêteurs mais s'est refusé à tout commentaire concernant les accusations.