Le système d'exploitation d'Apple n'est pas épargné par les failles de sécurité exploitables par les hackers et les agences gouvernementales. Jonathan Zdziarski, un expert en sécurité et hacker à ses heures, explique ainsi sur son blog qu'iOS était une véritable passoire avec de nombreux backdoors exploitables par n'importe qui. Le chercheur n'accuse pas Apple de faciliter le travail de la NSA, mais la présence de failles non corrigées l'inquiète au plus haut point. « Je n'ai pas accusé Apple de travailler avec la NSA, mais je soupçonne (sur la base de documents publiés) que certains de ces services peuvent avoir été utilisés par la NSA pour recueillir des données sur les cibles potentielles. Je ne dis pas qu'il y a un grand complot mais il y a cependant certains services s'exécutant dans iOS qui ne devraient pas être là, qui ont été ajoutées intentionnellement par Apple ». J.Zdziarski indique que le problème provient notamment du service diagnostic d'Apple qui envoie des données à Apple à l'insu de l'utilisateur. Un point inquiétant dans un cadre personnel mais encore plus dans un cadre professionnel. Et il ajoute qu' « il n'existe aucun moyen de désactiver ces mécanismes ». Le chercheur pointe la présence de ces mouchards dans une présentation dévoilée à l'occasion de la conférence Hope/X. Tous ces services contournent le chiffrement d'iOS et sont facilement accessibles aux agences gouvernementales équipées des outils logiciels adéquats.

Sans surprise, Apple a immédiatement démenti avoir sciemment installé des backdoors dans ses produits au profit d'agences gouvernementales amércaines. Et même si c'était le cas, la firme de Cupertino serait dans l'impossibilité de communiquer sur ce sujet sans enfreindre la loi US Foreign Intelligence Surveillance Act et notamment l'article 1881 qui vise le cloud computing. Ainsi, selon un rapport du parlement Européen, si un fournisseur de services cloud américain (ce qui est le cas d'Apple) se décidait à communiquer sur l'existence d'un tel dispositif, il serait passible d'outrage au tribunal fédéral américain relatif au renseignement étranger (US Foreign Intelligence Surveillance Court) et enfreindrait la loi US Espionage Act, qui interdit la publication d'informations classées sur les méthodes de renseignement. De plus, cette loi, tout comme le Patriot Act, peut s'appliquer -secrètement- à chaque société de la planète - même européenne - à partir du moment où elle a une activité commerciale sur le sol américain.