En intégrant des outils de virtualisation, dits Intel VT (Virtualization Technology), au coeur même du jeu d'instruction x86 de ses processeurs, Intel veut donner un coup de pouce aux développeurs Linux. Lors de la dernière conférence Linux Australia, Jeff Dikes, ingénieur chez Intel, a expliqué que les extensions Intel VT supportent des « environnements invités totalement virtualisés tout en leur laissant l'ensemble des instructions x86 ». Ce qui, concrètement, permettrait de faire tourner un noyau Linux sans aucune modification dans un environnement virtualisé sur un seul processeur au coeur d'un serveur. Et si Linux est le système hôte, « les systèmes d'exploitation invités s'intègreront à l'interface habituelle de l'utilisateur, sans différenciation ». Dans son allocution, il a indiqué que les Intel VT permettent trois méthodes de virtualisation : l'une basée purement sur le matériel, une deuxième dite UML (User Mode Linux) et une autre appelée KVM (Kernel Virtual Machine). Avec cette dernière méthode, le noyau Linux traite les instructions VT comme un pilote qu'il met à disposition des divers processus. « Lorsqu'un processus ouvre KVM, il apparaît comme une boîte à processus pour les différents invités », a expliqué Jeff Dikes. « L'idée de tout contrôler à partir de son espace habituel permet à un environnement invité d'apparaître comme un code binaire et donc d'être intégré à un script facilement ». Avec KVM, la virtualisation devient un module qu'il est possible d'ajouter et non une part obligatoire de l'infrastructure du noyau. Du côté des développeurs Linux, selon Jeff Dikes, il faut désormais travailler sur une méthode commune pour gérer divers environnements virtualisés. Ce qui pourrait se faire en utilisant libvit, une API qui permet aux logiciels d'utiliser les capacités de virtualisation de Linux.