Après l'enquête métier présentée en 2006 qui dressait le portrait de groupe des métiers associés à la géomatique, cette année, dans le cadre du salon Géo-Evénement, les secondes assises de cette profession en plein essor se pencheront sur la problématique de la formation. D'un côté, la sphère très active des géomaticiens pur sucre, concepteurs d'outils ou d'usages de la donnée géographique, producteurs de données, chez les éditeurs ou dans des sociétés spécialisées. De l'autre, le tissu de plus en plus fourni des utilisateurs, géomaticiens en titre ou qui intègrent dans l'exercice de leur métier un usage plus ou moins sophistiqué des SIG. Au total, ils seraient environ 15 000, selon l'Afigeo, Association française pour l'information géographique. Parmi lesquels un bon quart d'informaticiens de formation. Depuis l'enquête métier 2003-2005 qui révélait, de plus, que 30% de ces professionnels s'étaient formés sur le tas à la géomatique, c'est-à-dire à la collecte et à l'utilisation rationnelle de la donnée géographique, la situation n'a guère évolué. Certes le métier est référencé à l'ANPE dans une fiche spécifique. Mais l'émiettement de ce créneau professionnel, marqué par la large diversité de formations initiales dont sont issus les métiers utilisateurs (géographes, topographes, cartographes, urbanistes-aménageurs, spécialistes marketing, voire informaticiens), ne permet pas de cerner une filière à part entière. Une filière qui serait identifiable, notamment, par les organismes collecteurs des fonds de financement de la formation (OPCA). « Nous continuons de souffrir d'une erreur d'optique bien française, qui assimile la géomatique à la production de données, du haut - de l'IGN - vers le bas, alors que la filière s'est considérablement étoffée, du bas - collecte et usage des données - vers le haut », considère Yves Riallant, secrétaire général de l'Afigeo. Un côté « flashy » Pire, selon lui, le côté « flashy » (avec Google Earth et Géoportail, notamment) et la banalisation de l'usage des SIG et autre attirail technologique, ont tendance à aggraver cet émiettement. « Sur les chantiers de BTP, on voit des jeunes techniciens supérieurs, recevant et transmettant des données par GPS. Si leur positionnement était valorisé, en tant que géomaticien, ils pourraient s'assurer une évolution de carrière en or », ajoute ce dernier. D'où l'enquête menée cette année auprès des professionnels concernés afin de mieux cerner leurs attentes des métiers quant aux possibilité de formation, de validation des acquis de l'expérience (VAE) et de gestion des compétences. Avec pour premier constat, la difficulté à faire reconnaître un besoin spécifique de formation continue, compte tenu de l'absence totale de coordination, entre les filières de formation initiale, les organismes de formation, les dispositifs de financement et les représentants des pouvoirs publics, dont la fonction publique territoriale, grande consommatrice de géomaticiens. Les assises du 3 avril seront l'occasion d'en débattre, autour des résultats détaillés de cette enquête.