Travailler pour une start-up a peut-être perdu de son attrait pour les professionnels de l'informatique. En effet, après la récente récession, ceux-ci semblent plus intéressés par les entreprises de taille moyenne où ils peuvent trouver à la fois l'environnement d'innovation d'une startup et la stabilité d'une grande entreprise. Selon un sondage réalisé par le cabinet de recrutement Robert Half Technology spécialisé dans l'IT, seulement 16 % des personnes interrogées se disent prêtes à travailler dans une start-up. Et pour 60% des 2 300 professionnels de l'informatique interrogés, l'idéal serait aujourd'hui d'entrer dans une entreprise de taille moyenne. Enfin, 24 % des personnes interrogées se disent attirées par les grandes entreprises. « Après la période de récession, les gens ont vraiment senti qu'un emploi dans une petite entreprise ou une start-up n'offrait pas assez de sécurité », a déclaré John Reed, Senior Executive Director de Robert Half Technology. « Une plus forte viabilité des emplois a certainement plus d'attrait pour la plupart des gens, et c'est d'autant plus vrai pour les moins jeunes et ceux qui ont davantage d'obligations financières ».



« Effectivement, les plus jeunes qui entrent sur le marché du travail préfèrent les startups, moins structurées, où ils peuvent évoluer rapidement », a ajouté le directeur général, qui a précisé que l'enquête du cabinet de recrutement tenait compte de l'âge des salariés. « D'une manière générale, plus le professionnel est jeune, plus il est attiré par l'environnement de la star-tup », a encore déclaré John Reed. « Quand les gens ont déjà progressé dans leur carrière, ils sont généralement plus à l'aise dans une société établie et ils sont moins attirés par une entreprise qui démarre ». Néanmoins, les start-ups sont davantage considérés comme une « voie légitime de carrière », a déclaré John Reed. « Les environnements de travail sont à l'image des préférences personnelles, donc il n'y a pas un type d'entreprise idéal », a ajouté le directeur général de Robert Half Technology.

Un scénario d'embauche différent

« Quand ils examinent une offre d'emploi, les professionnels de l'informatique devraient aussi penser à la technologie qu'ils aiment et au type de personnes avec lesquelles ils ont envie de travailler, en plus de l'environnement global offert par l'entreprise. En prenant ces points en compte, les gens ont plus de chance de trouver le job qui correspond le mieux à leur personnalité », a estimé John Reed. « Chaque scénario d'embauche est différent et chacun a son public, de sorte qu'il ne faut pas hésiter à dire ce qui est plus important pour vous, chercher quel environnement correspond le mieux à votre style, quels sont vos motivations », a conseillé le Senior Executive Director de Robert Half Technology. « Il n'y a pas de bons ou de mauvais environnements. Il faut juste trouver celui qui est la plus adapté à vos attentes ».

Les petites entreprises et les start-ups offrent des environnements flexibles et agiles où le changement est constant. Les salariés ont plus de responsabilités et moins de personnes au-dessus d'elles. 34 % des répondants se disent attirés par les environnements où il y a moins de hiérarchie et plus d'innovation. Viennent ensuite 28 % des répondants pour lesquels les opportunités d'évolution de carrière comptent davantage. L'inconvénient, c'est que certaines de ces petites entreprises et startups peuvent manquer de stabilité et de viabilité à long terme. En revanche, les grandes entreprises garantissent plus de stabilité et un environnement plus professionnel, mais leur management est aussi plus hiérarchisé et le rythme d'évolution est plus lent. Parmi les salariés qui préfèrent travailler pour une grande entreprise, 38 % des répondants mettent en avant les opportunités de carrière et 26 % la stabilité de l'emploi.

Avoir un impact sur la stratégie

Enfin, selon l'enquête réalisée par le cabinet de recrutement, les entreprises de taille moyenne mélangent les deux scénarios. Les professionnels de l'IT attirés par ces entreprises mettent en avant à la fois la chance de pouvoir innover dans un environnement stable (51 %) et de meilleures opportunités d'évolution de carrière (26 %). « Vous êtes plus entourés, vous avez plus de stabilité, c'est donc un peu moins effrayant. Et il n'y a généralement pas autant de niveaux de hiérarchie. Souvent, le salarié travaille directement avec le gérant ou le président de l'entreprise », a déclaré John Reed. « La possibilité d'avoir un impact direct sur la stratégie et les produits de l'entreprise explique l'attrait de la majorité des personnes interrogées pour une entreprise de taille moyenne », a-t-il ajouté. « Une grande partie de l'estime de soi, du plaisir que l'on prend à faire son métier dépend de sa capacité à faire preuve de créativité pour résoudre les problèmes de l'entreprise. Le salarié ne va pas seulement être un rouage de la machine, mais il peut avoir une voix qui compte », a-t-il déclaré.