Linux 3.17 - une déclinaison du kernel baptisé « Shuffling Zombie Juror » - vient de sortir, laissant présager une cargaison de nouvelles fonctionnalités à venir dans les distributions Linux, même si les changements concernent principalement le support de nouveaux matériels et une amélioration de la prise en charge du hardware. Éventuellement, les dernières versions du noyau Linux pourront aussi servir à faire tourner d'autres dispositifs très divers. Mais en premier lieu, ce sont les Chromebooks, les terminaux Android, les routeurs réseaux, et un certain nombre de dispositifs embarqués qui profiteront de ces améliorations. Parmi les fonctionnalités les plus notables apportées par Linux kernel 3.17, commençons par citer la détection de chute libre pour certains portables récents. Le kernel contient le driver « Toshiba HDD Active Protection Sensor » qui gère la fonction « chute libre » sur les ordinateurs portables Toshiba, une fonctionnalité existait déjà dans la précédente version Linux 3.16 pour les ordinateurs portables Dell Latitude. Désormais, Linux, qui supporte le capteur de l'accéléromètre présent sur les portables Toshiba, peut détecter une chute quand la machine est allumée et envoyer une alerte système pour déclencher l'arrêt du disque dur. L'opération permet d'éviter que les plateaux tournants à l'intérieur du disque (et par extension, les données), ne soient endommagés au moment du choc.

Un pilote spécial DD pour Dell et Toshiba

Les applications utilisateur peuvent également lire ces données « chute libre » et les exploiter d'une façon ou d'une autre. Par exemple, une société gérant des parcs de portables sous Linux pourrait envoyer une notification à l'entreprise si un employé fait tomber son ordinateur pendant qu'il est en déplacement. Ou encore, une application pourrait pousser un « cri » en déclenchant un fichier sonore quand l'ordinateur portable est en train de tomber et arrêter de crier » si l'utilisateur le rattrape.

Linux 3.17 corrige également 750 vulnérabilités environ liées au support matériel ARM et se déleste au passage d'anciens pilotes de matériels ARM que les vendeurs ne veulent plus continuer à suivre. Pourquoi ces multiples changements? Parce que le support de ARM par Linux est chaotique. Contrairement aux PC x86/x64 d'Intel et d'AMD qui peuvent exécuter le même kernel Linux, le support ARM est beaucoup plus compliqué. Les machines sous Linux intégrant des puces ARM ne peuvent pas exécuter le noyau Linux directement. Elles doivent personnaliser le noyau Linux et forcer le hardware à l'utiliser. Les puces ARM ne sont tout simplement pas standardisées comme le sont les processeurs x86/x64 d'Intel et AMD.

Mettre fin au chaos ARM

En 2011, Linus Torvalds avait piqué une vraie colère à cause de ça, déclarant que « la communauté ARM avait vraiment besoin de quelqu'un leur dise d'arrêter de faire mumuse ». C'est la raison pour laquelle, une grosse partie du travail est consacré à l'amélioration du support matériel sur ARM pour faire en sorte que le noyau standard Linux puisse fonctionner sur n'importe quel appareil ARM. Ce qui explique aussi ce nombre élevé de correctifs ARM apportés par ce kernel. Et cette question ne concerne pas uniquement le système Open Source Linux. Microsoft est confronté aux mêmes problèmes avec le développement de Windows RT pour tablettes ARM.