La modernisation des services de santé ne date pas d'hier. Mais l'inertie dans la mise en oeuvre de certaines initiatives numériques et dématérialisées dans le domaine médical non plus. Après avoir fait office pendant des années de serpent de mer, le dossier médical partagé semble cependant voir enfin la sortie du tunnel. « Dès 2017, tous les citoyens pourront s'ils le souhaitent créer en quelques clics leur dossier médical partagé », a annoncé la ministre de la Santé Marisol Touraine lundi à l'occasion de la présentation de la stratégie e-santé en France. Reste cependant à voir, à moins de 10 mois des élections présidentielles, si le DMP ne subira pas un nouveau report ce qui n'est pas garanti, surtout en cas de changement de majorité.

Après avoir confirmé l'investissement de 750 millions d'euros dans le numérique et les outils de coordination autour des parcours de soins et le lancement d'expérimentation en télémédecine dans 9 territoires - avec 2,5 millions de patients pouvant déjà consulter à distance un médecin -, Marisol Touraine a ouvert la porte de futures initiatives e-santé. « Je vais créer au ministère une fonction d’administrateur des données de santé, dont l’une des missions sera d’accélérer l’open data en santé. A l’issue de la réflexion engagée sur le big data, je lancerai cet automne un plan big data en santé afin d’aller plus loin encore dans la valorisation des données », a lancé la ministre. « L’une des clés du succès des instituts hospitalo-universitaires comme l’institut de la vision à Paris ou l’Ircad à Strasbourg, c’est la mise à disposition d’espaces dédiés aux start-up dans les bâtiments hospitaliers, autour d’un projet médical clairement défini. Je souhaite développer ces espaces de co-innovation à l’hôpital et en ville. J’appuierai donc le développement des living labs en santé, ces « laboratoires » reproduisant les conditions de vie réelle afin de tester des innovations. Je souhaite également lancer des appels à projets qui ouvriront le droit à des expérimentations réglementaires. »

Un plan d'action sur la sécurité des SI de santé bientôt publié

Enfin, outre la mise en oeuvre d'un système d'évaluation des solutions d'e-santé, Marisol Touraine veut également renforcer l'appui aux établissements de santé qui simplifient les démarches administratives des patients et ,ce, s'agissant aussi bien de l'admission que de la prise de rendez-vous en ligne ou du paiement des factures. « Le numérique est aussi une opportunité pour la démocratie sanitaire. Je mettrai à disposition de ses acteurs une plateforme numérique qui facilitera la consultation et la participation des usagers. Sur ce point, la conférence nationale de santé apportera également une contribution utile », a expliqué la ministre. Un plan d'action sur la sécurisation des systèmes d'informations de santé devrait par ailleurs être bientôt publié.