« Nous ne sommes plus une start-up », a martelé Octave Klaba lors de la deuxième édition de son OVH Summit aux Docks de Paris à la Plaine St Denis. Avec un chiffre d'affaires d'environ 225 millions d'euros en 2014 (contre 200 millions en 2013), les ouvertures attendues de datacenters en Asie (Singapour) et sur la côte Ouest (Vancouver ou Portland) et une ambition renouvelée pour le plan quinquennal 2015-2019 (130 millions d'investissement par an), OVH joue désormais dans la cour des grands. Il n'est pas inutile de rappeler que la société roubaisienne est désormais le premier hébergeur européen et le troisième mondial, avec 15 à 20% de son chiffre d'affaires désormais réalisé dans le cloud, selon ses dirigeants.

Octave Klaba a soigné son entrée sur scène avec les premières mesures de Money de Pink Floyd.

Les salariés sont aujourd'hui au nombre de 800 et Octave Klaba envisage sans peine d'arriver à 2500 dans les années qui viennent. « Nous continuons à croitre pour devenir une ETI, on va passer à 1000 puis 5000 personnes, il nous faudra trouver les talents indispensables pour gérer cette croissance ». Interrogé sur les opportunités de croissance, le patron d'OVH avoue sans détour qu'il est peut-être temps de songer à des acquisitions à l'international. « Des opportunités se présentent avec des entreprises qui n'ont pas réussi à se transformer, la question se pose donc de continuer avec une croissance organique ou de songer à des acquisitions. Nous sommes douze fois plus petit qu'Amazon et si on était en Asie et sur la côte Ouest... »

Des serveurs IBM Power8 chez OVH

Ce matin, Octave Klaba est revenu sur les dernières innovations maison : Support de la technologie de containers Dockers, RunAbove (solutions cloud public) et So you Start (des serveurs dédiés taillés pour les start-ups), Anti-DDOS intégré, Market Place OVH et l'arrivée de 80 nouvelles extensions dont le .OVH. Pour l'année 2015, Octave Klaba met également la barre très haut avec l'arrivée d'une plate-forme cloud - RunAbove - capable de passer d'un clic d'une architecture privée en mode dev à une plate-forme publique pour la prod et, ce, avec une facturation à l'heure et par VM sans changement de tarif. Les clients auront également la possibilité de choisir une plate-forme Intel x86 ou IBM Power8 pour leurs serveurs. « RunAbove restera encore en développement stable durant 5/6 mois avant de totalement basculer dans le cloud OVH », nous a assuré le dirigeant. L'offre Dedicated Cloud bénéficiera d'une option PRA avec Zerto : « Un seul clic sera nécessaire pour créer un PRA dans un autre datacenter (Roubaix, Strasbourg, Gravelines ou Paris) ».

Le framework OpenStack Nova sera également supporté dans sa version dédiée avec le concours de Nuage Networks pour la partie réseau pour gérer clouds privés et instances dédiées. La solution AntiDDOS sera proposée sous forme d'appliance pour analyser les flux Internet afin de bien distinguer les requêtes légitimes des attaques. Une intégration de cette plate-forme est même attendue dans le routeur qu'OVH a décidé de développer en partenariat avec Cisco. Il s'agit d'une solution purement logicielle pour serveurs x86 avec des cartes 10 et 40 Gigabit/s pour commencer et 100 Gigabit/s dans un second temps. « Nous avons des besoins spécifiques et, comme pour notre serveur 1U, nous avons décidé de développer un routeur sur une base software avec beaucoup de fonctionnalités ». Enfin, parmi les points acclamés par les clients lors de la conférence, la fin des appels surtaxés vers le support technique désormais assuré 24h/24 avec 300 à 350 personnes dédiés à Tunis, Roubaix et Beauharnois (au Canada).

Cloud et hébergement à la carte

Mais OVH, ce sont aussi des clients avec Nexity, Amadeus et CGI qui sont venus témoigner. Igal Cabalo, directeur des opérations chez Nexity, est ainsi venu expliquer pourquoi OVH avait été retenu pour externaliser les sites web à l'occasion du lancement d'une nouvelle marque. « Nous n'avons pas les compétences internes pour administrer et régler les problèmes de nos sites web et nous avions des problèmes avec notre ancien hébergeur. Le 20 décembre 2011, nous avons choisi OVH pour lancer une nouvelle marque le 18 janvier 2012 avec un hébergement full managed. Et tout s'est passé sans problème même si le délai était vraiment très court (..). Nous avons également travaillé avec OVH pour notre projet développé autour des Google Glass. Notre API était déjà chez OVH pour alimenter nos apps mobiles et nous avons donc développé une app pour les Glass. Il s'agit avant tout d'un projet d'image car faute de store, nous ne pouvons pas proposer notre app. D'ailleurs les Glass ne sont même pas en vente en France, mais il était important de sortir une app avant nos concurrents ».



Igal Cabalo, directeur des opérations chez Nexity, Laurent Allard, CTO de CGI, et Emmanuel Bastien d'Amadeus à l'OVH Summit 2014.

Laurent Allard, CTO de CGI, est quant à lui venu en vantant les mérites d'une collaboration autour des plates-formes IaaS et PaaS pour des besoins internes. « Nous avons 25 datacenters un peu partout dans le monde, mais nous avons besoin de partenaires agiles pour accompagner notre développement interne ». La société de services s'est donc tournée vers OVH pour étendre ses capacités IaaS et Paas. Une offre commune a même été développée avec OVH pour proposer les mêmes services aux clients de CGI. « Les grandes entreprises n'achètent pas de technologies mais des solutions, et les infrastructures et outils d'administration proposés par OVH correspondent bien aux besoins de nos clients ».

Enfin, Emmanuel Bastien d'Amadeus a fait appel à OVH pour lancer une activité de BI adaptée aux voyages. « Les technologies big data sont une aide à la décision tactique et stratégique et nous avons pu bénéficier de solutions sur mesure chez OVH pour réduire la latence à l'international et développer des services pour nos clients ».