Inquiets d'une prochaine délocalisation de plusieurs dizaines d'emplois de sous-traitants vers des pays à moindres coûts, dans le cadre des activités d'infogérance (branche Strategic Outsourcing) des sites IBM de La Gaude et de Sophia Antipolis, des représentants du personnel de l'entreprise ont appelé à un rassemblement, le jeudi 9 août, devant le site de La Gaude. Ces emplois de sous-traitants sont affectés au support technique de gros clients.

« Les missions que nous confient nos clients ont un début et une fin et peuvent changer de nature au cours de leur cycle de vie », indique de son côté le service communication d'IBM France, contacté par la Rédaction. « Au début du contrat, elles nécessitent une plus grande proximité avec le client et peuvent évoluer ensuite vers un traitement plus industrialisé qui conduit à les transférer, de façon normale, vers d'autres équipes. » 
 
« Lorsqu'un client nous confie une mission, il y a des négociations sur le prix et le niveau de service. Au fur et à mesure, les demandes ne sont parfois plus les mêmes et la pression sur les prix augmente », ajoute IBM. « C'est le business model même des sociétés de services. Les sociétés sous-traitantes avec lesquelles nous travaillons ont l'habitude de gérer l'entrée et la sortie de leurs équipes chez les clients, comme IBM le fait pour ses propres consultants. C'est le business classique des SSII, des donneurs d'ordre et des sous-traitants. Il n'y a rien de nouveau dans ce domaine. »

IBM France : un écosystème de 45 000 personnes

Le service communication d'IBM France admet que les partenaires sociaux sont dans leur rôle en étant vigilants sur la défense de l'emploi. « Toutefois, à La Gaude et Sophia Antipolis, il n'y a pas de menaces sur les emplois des IBMers. De façon générale, si certaines missions s'achèvent, il y a aussi d'autres missions qui arrivent sur nos sites. Nos équipes se battent pour avoir des contrats, ce qui n'est pas forcément une évidence. Il y a de nombreuses évolutions dans nos métiers donc nos missions évoluent avec la demande de nos clients. Aujourd'hui, IBM France représente 10 000 personnes et son écosystème 45 000 personnes, un effectif que nous nous efforçons de maintenir stable. »

Du côté des représentants du personnel de la filiale française, qui constatent la mise en place par IBM de nouveaux centres de services en offshore, notamment en Egypte, on redoute pourtant que les délocalisations d'emplois de sous-traitants soient un préambule à de futures suppressions de postes, cette fois-ci dans leurs rangs.