Toutefois, la Commission européenne a annoncé qu'elle donnerait à Google le temps de réagir avant de décider de poursuivre.  La firme de Mountain View fait déjà l'objet d'une enquête antitrust lancée par l'Union européenne, après trois plaintes l'accusant de rétrograder les sites concurrents dans les résultats de recherche et de donner la préférence à ses propres services. Le dernier plaignant, 1PlusV, est la société mère de l'un des plaignants initiaux, le moteur de recherche français eJustice.fr. Les éléments  de cette plainte supplémentaire sont très similaires à celle déposée l'année dernière. 1plusV indique que Google a supprimé les pages Ejustice.fr sur son moteur de recherche entre 2007 et 2009. Toutefois, elle prétend qu'elle a des preuves d'une série de nouveaux abus, ainsi qu'une preuve supplémentaire sur l'infraction déjà mise en évidence en 2010.

Cette plainte intervient quelques jours après que les concurrents de Google devaient retourner les questionnaires relatifs à l'enquête initiale. La Commission a envoyé des questionnaires aux annonceurs, éditeurs, propriétaires de sites web et moteurs de recherche rivaux en décembre 2010, pour demander leur avis sur les pratiques commerciales de Google. Les réponses devaient être envoyées au plus tard le 11 février dernier. Le formulaire contenait près de 100 questions pour déterminer si l'algorithme de Google pénalisait injustement les concurrents. Une des questions demandait : « Votre entreprise a-t-elle remarqué des changements soudains et importants dans son classement sur les moteurs de recherche tels que Bing, Google ou Yahoo. Avez-vous remarqué des baisses soudaines du nombre d'utilisateurs redirigés vers vos services par Google  qui ne peuvent pas être expliquées par des changements sur votre site web ? »

Eviter une longue procédure


Avec une telle quantité d'informations à décortiquer, la Commission devrait prendre plusieurs mois avant de donner ses conclusions. Et elle rappelle  qu'une enquête déterminera aussi si les règles de concurrence ont été enfreintes. Google dialogue avec l'Exécutif bruxellois pour que le règlement de cette enquête soit rapide. En effet, pour Microsoft, cela  a pris plus de 10 ans et le PDG de Google Eric Schmidt a récemment déclaré que la société n'a pas les reins assez solides pour une longue bataille juridique. « Nous continuons à travailler en collaboration avec la Commission européenne, en expliquant de nombreux aspects de notre entreprise. Nous croyons qu'il y a toujours place à l'amélioration, de sorte que nous nous employons à répondre aux préoccupations potentielles », a déclaré le porte-parole de Google Al Verney, à propose de la nouvelle plainte.