A dix jours de l'élection du prochain chef de l'Etat, le Munci (Mouvement pour une union nationale et collégiale des informaticiens) adresse une lettre ouverte aux deux prétendants. Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy y sont invités à exprimer leurs positions sur vingt points, très concrets, concernant l'emploi IT en France et, plus généralement, le monde du travail. Après avoir envoyé un épais document de position aux aspirants élyséens le mois dernier, le Munci renouvelle donc l'expérience en tirant les leçons de sa première tentative : « On n'a pas reçu de réponse de qualité, explique Régis Granarolo, le représentant du Munci, simplement des réponses de politesse, suite à notre document de position envoyé avant le premier tour. La méthode employée n'était certainement pas la bonne : le document ne comportait pas de question précise. Cette fois, on interroge les candidats sur des points précis et importants. Sur les vingt thèmes abordés, on veut une réponse pour au moins dix. C'est ce qu'on a expliqué à Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy dans un courrier personnel. » Ces dix points concernent : - la discrimination à l'encontre des séniors, pour lesquels le syndicat réclame l'instauration de quotas à l'embauche ; - les prestations de service dans lesquelles il faut « remettre de l'ordre », selon Régis Granarolo ; - les délocalisations des prestations intellectuelles qu'il convient de combattre en excluant des appels d'offres publics , par exemple, les entreprises qui y ont beaucoup recours; - la sécurisation du contrat de travail et la mise en place de gardes-fous contre les licenciements abusifs ; - l'encadrement de la mobilité géographique ; - la facilitation de l'accès au marché pour les petites structures ; - l'encadrement des transferts de personnels dans le cadre de procédures d'externalisation ; - la mise en place de mesures visant à éviter le dumping social ; - la promotion du syndicalisme de masse ; - l'exercice facilité du droit syndical. Le Munci a déposé sa lettre ouverte directement dans les QG de campagne des deux postulants à la magistrature suprême et espère recevoir des réponses la semaine prochaine. « Quand on voit que tous les candidats ont répondu à l'April, on serait très vexé si on ne recevait rien », reconnaît Régis Granarolo. Si le syndicat se veut apolitique, il « se réserve le droit d'apporter [son] soutien à l'un des deux candidats », selon les réponses qui lui seront communiquées. En savoir plus : Téléchargez la letter ouverte du Munci aux deux candidates (en PDF)